Le vieillissement fait l'objet de tr�s nombreuses recherches. La question la plus souvent pos�e est celle de ses effets sur les capacit�s mentales, et des m�canismes qui les expliquent.
En se promenant dans les laboratoires de psychologie cognitive, il arrive plus d'une fois de croiser, avec �tonnement, des personnes d'un certain �ge, pour ne pas dire d'un �ge certain. Les chercheurs en psychologie prendraient-ils leur retraite plus tard que les autres ?
Pas du tout. Il ne s'agit pas en fait de chercheurs, mais de � cobayes � acceptant de se soumettre � des exp�riences afin de comprendre l'effet de l'�ge sur les activit�s mentales.
Le vieillissement cognitif est un champ de recherche tr�s � la mode, � la fois gr�ce au budget que les gouvernements de nos soci�t�s occidentales vieillissantes lui consacrent, mais aussi gr�ce � l'int�r�t qu'il offre pour comprendre les processus fondamentaux de la pens�e.
La tr�s s�rieuse American Psychological Association publie ainsi une revue uniquement consacr�e au vieillissement : Psychology and Aging (1).
Dans le num�ro de septembre 1999, une tr�s large majorit� des recherches portait sur les effets cognitifs du vieillissement. D'autres revues scientifiques, plus g�n�ralistes, comme le Journal of Experimental Psychology: Learning, Memory and Cognition ou Behavioural Neurosciences, publient aussi des travaux � ce sujet.
Les personnes �g�es (c'est-�-dire de plus de 65 ans) ont ainsi plus de difficult�s [...]
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Quand l'�ge fait perdre ses moyens...
Venons-en � ce que tout le monde voudrait savoir. Est-il vrai, oui ou non, que l'�ge diminue nos capacit�s mentales ? Malheureusement, oui. Les �tudes psychom�triques montrent en effet que l'intelligence (telle qu'elle peut �tre mesur�e par les tests !) diminue sensiblement au fur et � mesure de la vie. M�me si ce d�clin n'est pas le m�me pour toutes les capacit�s : celles qui d�pendent le moins des apprentissages scolaires sont celles qui r�sistent le mieux.
On perd �galement la m�moire avec l'�ge. Dans la plupart des �preuves de m�moire (par exemple, retenir des listes de mots, ou de chiffres), les personnes �g�es sont moins performantes que les jeunes. Mais l� encore, les r�sultats sont plus complexes qu'il n'y para�t. En fait, les difficult�s de m�moire des personnes �g�es d�pendent fortement des efforts qu'il faut fournir pour retenir l'information. Elles sont ainsi tr�s sensibles aux t�ches interf�rentes, � la raret� des mots � m�moriser, ou au manque d'aide pour retrouver les informations.
Ces variations de l'effet de l'�ge sur les capacit�s mentales ont d'ailleurs permis aux chercheurs de formuler des hypoth�ses sur les causes du vieillissement cognitif. Les uns avancent l'id�e que la diminution des capacit�s cognitives est due � une moins grande capacit� d'attention : l'�ge diminue la capacit� � maintenir un niveau de vigilance �lev�, augmente la tendance � se laisser distraire par des informations non pertinentes, et alt�re la capacit� � r�aliser deux t�ches simultan�ment.
D'autres chercheurs affirment que la m�moire de travail (qui permet de garder en t�te les �tapes d'un calcul pour arriver au r�sultat, ou les mots d'une phrase pour comprendre la suivante) est la grande responsable des effets n�gatifs : ses capacit�s diminuent avec l'�ge, ce qui a des cons�quences f�cheuses pour toutes les fonctions cognitives o� elle intervient, langage, r�solution de probl�me, raisonnement, prise de d�cision, etc.
La derni�re hypoth�se est � la fois la plus simple, et la plus riche : c'est celle d'un ralentissement cognitif g�n�ral. Avec l'�ge, tout processus mental prend plus de temps. D�s lors, puisque le monde, lui, ne ralentit pas, les personnes �g�es ont de plus grandes difficult�s � int�grer et � coordonner les informations.
Ces trois hypoth�ses comportent en tout cas un point commun essentiel : elles expliquent pourquoi les effets du vieillissement se font surtout sentir dans les t�ches cognitives les plus complexes. Mais que l'on se rassure, les personnes �g�es d�veloppent souvent de nouvelles strat�gies, afin de pouvoir s'adapter � ce manque de ressources. Elles r�ussissent ainsi � contrecarrer l'effet du temps.
Contexte
Il convient de distinguer le vieillissement normal, c’est-à-dire celui qui ne dépend pas de l’effet des maladies, du vieillissement pathologique (lorsqu’une ou plusieurs maladies se déclarent).
Le vieillissement normal se traduit par une modification de la structure et des fonctions de l’organisme résultant des effets intriqués de facteurs génétiques et de facteurs environnementaux auxquels est soumis l’organisme tout au long de sa vie.
Même si ces modifications sont hétérogènes au sein de la population âgée, les effets du vieillissement sur le corps humain peuvent être classés par catégories.