Pourquoi la productivité constitue t-elle un déterminant majeur de la compétitivité

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  • Chapitre 3. Améliorer la compétitivité de l'économie
  • Dans Études économiques de l’OCDE 2006/16 (n° 16), pages 113 à 154

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Examen de la compétitivité de l’Ukraine

1 La « compétitivité » est un vaste concept utilisé selon des modalités et dans des contextes multiples. Lorsqu’elle concerne des pays, la compétitivité fait souvent référence à la capacité d’effectuer des échanges et de s’intégrer aux marchés mondiaux. Elle suppose alors qu’un pays donné dispose d’un nombre et d’un éventail suffisants de secteurs industriels qui soient en mesure de soutenir avec succès la concurrence de producteurs étrangers sur les marchés intérieurs et extérieurs [1]. Cette acception de la compétitivité ne concerne pas seulement la productivité des entreprises mais également la qualité de leur production et leur aptitude à différencier les produits. Dans un sens beaucoup plus large, le concept de compétitivité fait également référence au grand nombre de facteurs, d’institutions et de politiques qui, dans un pays, sont à même d’agir sur le dynamisme des entreprises. Ces facteurs sont notamment le cadre juridique et réglementaire, les systèmes d’éducation et d’innovation ainsi que les autres conditions qui favorisent ou entravent l’entrepreneuriat. Cette interprétation plus large est celle qui sous-tend implicitement ou explicitement les évaluations de compétitivité publiées par le Forum économique mondial et différents organismes nationaux spécialisés.

2 La compétitivité est ici entendue dans sa première interprétation, plus étroite, et exclut l’analyse des initiatives publiques qui pourraient influer sur la capacité des entreprises de devenir plus compétitives ainsi que sur l’étendue et le coût de cette compétitivité accrue – ces aspects ont été traités en détail au chapitre précédent. Trois indicateurs de la compétitivité seront examinés tour à tour?: la qualité et la différenciation de la production et des exportations, la capacité d’impulser une croissance rapide de la productivité et les résultats commerciaux. À court terme, les évolutions du taux de change et la variation de la compétitivité du coût de la main-d’œuvre qu’elles entraînent sont bien entendu des facteurs importants qui expliquent les résultats d’un pays, mais ils seront examinés ici dans une perspective de moyen à long terme : la sous-évaluation d’une devise par rapport aux fondamentaux peut s’avérer utile à court terme mais elle ne constitue pas nécessairement une source durable d’avantage comparatif. À long terme, l’appréciation réelle dans une économie en rattrapage est inévitable [2] et, dans la mesure où elle s’accompagne d’une progression du niveau de vie, souhaitable. Le présent examen vise en conséquence à identifier les secteurs de l’économie ukrainienne qui semblent déjà se caractériser par un certain degré de compétitivité internationale et des gains rapides de productivité, ainsi que les difficultés qui devront être surmontées pour que ces secteurs, et peut-être d’autres, deviennent à terme plus compétitifs.

La structure des exportations de l’Ukraine est très spécialisée

3 On a vu au chapitre 1 que la structure de la production industrielle et des exportations de l’Ukraine est très concentrée et repose principalement sur des biens à faible degré de transformation. Qui plus est, l’évolution des dernières années dénote une concentration encore plus grande des exportations?: en 2006, les trois principales catégories d’exportations – produits alimentaires, minéraux et métaux – représentaient environ 65 % du total des recettes d’exportation, contre 59 % en 2000 (tableau 3.A1.1). Cette hausse tient à la conjonction de trois facteurs?:

  • Les prix artificiellement bas du gaz ont favorisé une spécialisation plus poussée dans les secteurs à forte intensité d’énergie, en particulier la sidérurgie et la chimie.
  • Les prix à l’exportation, exprimés en dollars, des produits de l’acier ont plus que doublé entre 2001 et 2006. Les exportations de fer et d’acier ont cependant connu une croissance modeste en volume, de 2 % en moyenne par an sur la période 2003-06 [3].
  • La mise en place de nouvelles activités a été entravée par les conditions générales peu propices à l’entrepreneuriat, l’absence d’harmonisation des règles du jeu et, enfin, dernier point et non le moindre, la très faible pénétration de l’IDE axé sur les exportations. Bien sûr, la faiblesse de l’IDE résulte, du moins en partie, des mauvaises conditions générales. Si l’environnement économique était plus favorable, le bas niveau des salaires et la qualité relativement élevée de la main-d’œuvre constitueraient un facteur particulièrement attrayant pour l’IDE et le développement d’industries de main-d’œuvre.
  • L’Ukraine conserve un avantage comparatif solide dans l’agroalimentaire. Malgré la performance remarquable de ses agro-industries, l’absence de restructuration dans le secteur agricole proprement dit s’est traduite par des gains de productivité très lents pour ce dernier (tableau 3.1 et annexe 1.A2). Cependant, l’accession à l’OMC devrait intensifier les pressions en faveur d’une restructuration, qui pourrait également être facilitée par la présence d’agro-industries relativement dynamiques dans le pays. Celles-ci devraient bénéficier d’une efficacité accrue en amont et pourraient comme en Pologne accélérer la restructuration du secteur agricole en fonction des impératifs du marché [4].

Graphique 3.1

Indice de productivité du travail par secteur

Indice de productivité du travail par secteur

Indice 2001 = 100

Tableau 3.1

Avantages comparatifs révélés

Avantages comparatifs révélés

4 L’analyse des avantages comparatifs révélés (ACR) à un niveau plus fin confirme que seuls quelques secteurs manufacturiers, en Ukraine, ont atteint un niveau de compétitivité internationale qui leur permettrait d’exporter à une échelle significative. Outre les secteurs à forte intensité d’énergie (fer et acier, produits chimiques inorganiques et engrais) et les produits minéraux, les principaux avantages comparatifs révélés de l’Ukraine résident dans les céréales, les graisses végétales, le liège et le bois. La seule industrie du secteur de la construction de machines dans laquelle l’Ukraine jouit d’un avantage comparatif révélé significatif est celle de la production de véhicules et de matériel ferroviaire, dont les exportations ont fortement augmenté depuis 2000 [5]. Par ailleurs, l’Ukraine démontre un degré restreint de spécialisation dans un petit nombre de secteurs seulement. La structure des avantages comparatifs révélés n’a pas tellement évolué au cours de la dernière décennie, si ce n’est dans le cas des céréales, dont les résultats à l’exportation ont été relativement irréguliers. Le pays présente en revanche des désavantages comparatifs révélés considérables dans les biens de production, les équipements de télécommunications, les biens de consommation, les automobiles, les produits pharmaceutiques et, bien sûr, les hydrocarbures. Ces désavantages comparatifs sont également beaucoup plus prononcés aujourd’hui qu’il y a dix ans, ce qui traduit la demande croissante de produits plus perfectionnés.

5 En dépit du fait qu’au cours des années 90 l’Ukraine a considérablement réorienté ses échanges hors des marchés de la CEI, la structure géographique de ses exportations est demeurée relativement stable depuis 2000 : l’Europe et les pays de la CEI représentent respectivement un tiers environ des exportations ukrainiennes (la part de la Russie étant de 20 %), et l’Asie, un quart. La forte concentration des exportations de marchandises correspond toutefois à une spécialisation régionale marquée. Les métaux ferreux dominent les exportations vers l’Asie (et l’Afrique)?; les machines, l’outillage et les produits alimentaires, vers les pays de la CEI?; les minéraux, les textiles et le cuir, vers l’Europe?; et enfin, les produits chimiques dominent les exportations vers l’Amérique (voir tableau 3.A1.1). Les résultats à l’exportation des industries mécaniques sur les marchés de la CEI reflètent un arbitrage qualité/prix : les producteurs ukrainiens continuent de bénéficier d’un avantage de coût sur ces marchés. Du côté des importations, les producteurs nationaux doivent affronter la pression grandissante des pays d’Asie, en particulier dans l’industrie légère?: entre 2001 et 2005, l’Asie a plus que doublé sa part de marché en Ukraine, celle de la Chine étant passée de 1.2 à 5.0 % (tableau 3.A1.2).

Tableau 3.2

Désavantages comparatifs révélés

Désavantages comparatifs révélés

6 En raison de l’écart qui la sépare de la frontière technologique dans la plupart des secteurs, la spécialisation de l’Ukraine dans la production de biens à valeur ajoutée relativement faible n’est guère étonnante. Une question plus pertinente est celle de savoir si oui ou non la structure présente du panier des exportations correspond au niveau global de productivité de l’économie. Il est possible d’effectuer cette évaluation à l’aide d’un indicateur du niveau de productivité théorique associé au profil de spécialisation d’un pays mis au point par Hausmann, Hwang et Rodrik (2005). Ces auteurs mesurent d’abord le perfectionnement révélé de chaque produit, qui correspond au PIB moyen par habitant pondéré de tous les pays qui exportent le produit en question. Le coefficient de pondération correspond à l’avantage comparatif révélé de chaque pays en ce qui concerne ledit produit. La mesure ainsi obtenue du perfectionnement de chaque produit sert ensuite à mesurer le degré de perfectionnement de l’ensemble du panier des exportations d’un pays – cet indicateur est appelé EXPY (graphique 3.2). L’indicateur EXPY représente le niveau de revenu « théorique » associé à la structure des exportations d’un pays. Il est bien entendu corrélé positivement au revenu réel – en d’autres termes, les pays riches ont tendance à se spécialiser dans les biens destinés aux pays riches. Fait plus important encore, les auteurs constatent que dans les pays émergents en croissance rapide, l’indicateur EXPY est en général nettement supérieur à ce à quoi on aurait pu s’attendre compte tenu du niveau effectif de revenu par habitant. Autrement dit, les pays émergents qui réussissent sont ceux qui parviennent à pénétrer les marchés d’exportation dominés par les pays riches. En 2003, l’indicateur EXPY de l’Ukraine était relativement bon, ce qui semble indiquer que la structure des exportations ukrainiennes a été favorable à la croissance et qu’elle le restera probablement pendant un certain temps.

Graphique 3.2

Relation entre le PIB par habitant et l’indicateur EXPY, 2003

Relation entre le PIB par habitant et l’indicateur EXPY, 2003

Les gains de productivité, bien qu’impressionnants, sont en partie imputables au retard de la restructuration industrielle…

7 Bien que la structure des exportations semble correspondre assez bien au niveau de revenu courant de l’Ukraine, le maintien et, à plus forte raison, l’accroissement du niveau de productivité ne sera pas une tâche facile. Comme les salaires nominaux et les prix de l’énergie poursuivront vraisemblablement leur progression rapide, il faudra compter sur des gains de productivité élevés pour compenser les augmentations de coûts, en particulier compte tenu du régime de taux de change en vigueur. On a vu au chapitre 1 que la croissance de la productivité de l’industrie qui a suivi la crise financière de 1998 a été relativement vigoureuse jusqu’en 2004 mais qu’elle s’est ralentie en 2005-06. Les résultats du secteur manufacturier ont été particulièrement impressionnants, la productivité de la main-d’œuvre ayant enregistré une croissance moyenne de 12.5 % au cours de la période 2001-06, malgré le ralentissement observé vers la fin. Comme on pouvait s’y attendre, la croissance de la productivité a été considérablement plus rapide dans l’industrie que dans les services, en particulier les services non marchands (voir graphique 3.1).

8 Il est probable que les niveaux et l’évolution de la productivité soient très différents selon les secteurs de l’industrie mais ces aspects sont impossibles à préciser en raison de l’absence de données sur la valeur ajoutée ou l’emploi total par secteur. C’est pourquoi la productivité du travail est calculée à partir de la production plutôt que de la valeur ajoutée, avec une variable de remplacement pour l’emploi total, qui couvre néanmoins quelque 84 % du total [6]. Bien que cela puisse entraîner une légère surestimation de la croissance de la productivité [7], les conclusions suivantes n’en restent pas moins valables?:

  • Les gains de productivité ont été particulièrement marqués dans la construction de machines et les produits en bois, où l’Ukraine a démontré des avantages comparatifs, mais ont laissé à désirer dans les mines, la métallurgie et la production et la distribution d’électricité. En général, toutefois, la plupart des industries manufacturières ont obtenu de bons résultats, ce qui n’est pas étonnant en phase de relance générale (graphique 3.3).
  • Ces résultats traduisent en partie l’utilisation accrue des capacités de production : les gains de productivité ont été un peu plus marqués dans les industries qui étaient plus à même d’intensifier leur production (graphique 3.3).
  • Les suppressions massives d’emplois, qui se sont poursuivies au moins jusqu’en 2003, ont contribué fortement à la hausse de la productivité (graphique 3.3C). Il s’agissait sans aucun doute d’une conséquence directe de la restructuration plus active des entreprises, à une époque où l’Ukraine procédait à un « rattrapage » en matière de réformes dans le cadre du processus de transition. Alors que la réaffectation des emplois entre les différents secteurs, de même que la création d’emplois, ont subi un ralentissement jusqu’à la fin des années 90 [8], le taux de rotation de la main-d’œuvre a fortement augmenté pendant la période 2000-06. Depuis 2004, l’emploi industriel s’est stabilisé et la croissance de la productivité s’est ralentie, ce qui permet de supposer que cette phase de restructuration relativement « aisée » est terminée.
  • Les suppressions d’emplois ont été particulièrement nombreuses dans les secteurs les plus exposés à la concurrence étrangère?: les machines, et par-dessus tout, l’industrie légère. Dans ce dernier cas, la production s’est accrue à un rythme très modéré et les gains de productivité proviennent principalement de la chute de l’emploi.
Les conclusions concernant le rôle des suppressions d’emplois sont étayées par une analyse comparative de la relation entre, d’une part, les écarts observés dans les entreprises par rapport à la productivité moyenne du travail dans leurs secteurs d’activité respectifs, et, de l’autre, la variation de leur part dans l’emploi. Cette analyse permet de savoir dans quelle mesure la réaffectation de l’emploi améliore la productivité. Les résultats exposés au tableau 3.3 montrent que pendant toute la période considérée, cette relation est plus forte en Ukraine et en Russie qu’en Roumanie et, surtout, qu’en Hongrie. Bien entendu, le fait que la réaffectation de la main-d’œuvre ait joué un rôle relativement important dans l’amélioration de la productivité en Russie et en Ukraine traduit sans doute en partie les inefficiences et les distorsions structurelles qui existaient dans ces pays au début de la transition : la mauvaise affectation de la main-d’œuvre posait moins problème en Hongrie que dans la plupart des pays en transition, et elle était en général plus aiguë dans les anciennes républiques soviétiques que dans les pays d’Europe centrale [9].

Graphique 3.3

Facteurs de productivité

Facteurs de productivité

Tableau 3.3

Corrélation entre l’écart de productivité du travail et la variation de la part de l’emploi

Corrélation entre l’écart de productivité du travail et la variation de la part de l’emploi

9 La croissance très dynamique de la productivité observée ces dernières années ne s’est pas traduite par des gains de compétitivité au titre du coût unitaire de la main-d’œuvre, car la croissance des salaires réels pendant la période 2001-06 a correspondu grosso modo à celle de la productivité du travail (environ 15.5 % par an en moyenne dans le secteur manufacturier [10]). Dans le cas présent, le choix de la période de référence n’est toutefois pas nécessairement neutre, étant donné que dans la foulée de la crise financière de 1998, les salaires se sont rapidement ajustés à la baisse. Sur un horizon plus long, les gains de productivité ont dépassé de façon significative la croissance des salaires réels, et les coûts unitaires de main-d’œuvre mesurés en « euro-dollar » ont chuté de près de 20 % en une décennie [11]. Dans une certaine mesure, l’accélération récente des salaires représente probablement une phase de rattrapage après une période de crise?; comme on l’a vu au chapitre 1, les comparaisons internationales des niveaux de salaires et de productivité semblent indiquer que ces deux éléments sont maintenant alignés l’un sur l’autre. De plus, pendant la période 2001-06, les salaires ont progressé plus rapidement que la productivité dans deux secteurs seulement, les mines et la métallurgie (graphique 3.4), où les rentes générées par l’amélioration des termes de l’échange ont fait l’objet d’un partage entre salariés et employeurs. Par ailleurs, les écarts positifs les plus importants entre la productivité et les salaires ont été observés dans les secteurs qui affichent la croissance la plus rapide – la fabrication de machines et, dans une moindre mesure, les produits en bois. C’est également dans ces secteurs que la concurrence étrangère exerce la pression la plus forte sur les coûts.

Graphique 3.4

Croissance de la productivité et des salaires réels des industries

Croissance de la productivité et des salaires réels des industries

10 Ce tableau relativement favorable de l’évolution de la compétitivité des coûts se confirme si l’on compare l’Ukraine au pays voisin, la Russie. Cette comparaison est pertinente parce que lorsqu’ils ont amorcé leur transition, ces deux pays étaient comparables tant par la structure de leur industrie (si l’on excepte la richesse de la Russie en hydrocarbures) que par leurs institutions et leur niveau de technologie. En outre, la Russie est le principal partenaire commercial de l’Ukraine. Une analyse détaillée des indicateurs de productivité et de compétitivité de l’Ukraine et de la Russie jusqu’en 2004, effectuée par Ahrend, De Rosa et Tompson (2006), aboutit à des conclusions que l’on peut résumer comme suit?:

  • L’Ukraine, dont la productivité globale accusait un net retard au début de la décennie, a effectué un rattrapage rapide à cet égard, et a connu une évolution encore plus favorable en ce qui concerne sa compétitivité en termes de coûts.
  • L’écart important qui caractérisait initialement la production par salarié (en termes nominaux) s’est résorbé dans la plupart des secteurs industriels?; il reste cependant significatif dans celui des combustibles – conséquence directe de la dotation en ressources bien supérieure de la Russie dans ce domaine – et de l’électricité.
  • L’écart en termes de valeur ajoutée par salarié reste substantiel, même en excluant les combustibles et l’électricité, ce qui tient peut-être en partie au fait que les industriels russes bénéficient d’une énergie bon marché [12].

… et ne se sont pas traduits automatiquement par une amélioration des résultats commerciaux

11 Pour être rigoureuse, l’évaluation de la compétitivité extérieure de l’Ukraine nécessite un examen de l’évolution des coûts relatifs et des résultats par rapport à ceux de l’ensemble des partenaires commerciaux. Vis-à-vis de la Russie, la compétitivité s’est rapidement améliorée, et avec elle les exportations [13], mais l’analyse de la performance commerciale globale dessine un tableau beaucoup plus contrasté?: l’excédent commercial au titre des produits non minéraux a chuté, passant de 14.9 % en 2004 à 2.8 % seulement en 2006 (tableau 3.4). Comme on l’a vu au chapitre 1, la qualité des données ne facilite pas l’analyse de l’évolution récente des échanges. Cependant, bien que la variation du solde commercial ne soit sans doute pas aussi marquée qu’il y paraît, la détérioration récemment annoncée des comptes extérieurs est incontestable. En outre, les soldes extérieurs sont devenus déficitaires en dépit de l’amélioration des termes de l’échange, ce qui indique que les producteurs ukrainiens ont du mal à soutenir la concurrence à la fois sur les marchés extérieurs et sur les marchés intérieurs. La disparition de l’excédent commercial hors combustibles par rapport aux partenaires asiatiques et le creusement du déficit vis-à-vis des pays européens semblent indiquer que les producteurs ukrainiens ont perdu du terrain par rapport à leurs concurrents dans ces zones [14].

Tableau 3.4

Évolution de la balance commerciale hors produits minéraux

Évolution de la balance commerciale hors produits minéraux

En pourcentage du PIB

12 Ces évolutions régionales reflètent en partie celles des taux de change bilatéraux. Bien que la hryvnia se soit considérablement dépréciée en termes réels par rapport au rouble, poussé vers le haut par d’énormes gains sur les termes de l’échange [15], elle s’est appréciée de façon continue face au dollar et, par voie de conséquence, à de nombreuses devises asiatiques liées au dollar (graphique 3.5). Cette évolution a donc vraisemblablement contribué à la croissance rapide des importations en provenance d’Asie. L’appréciation face à l’euro s’est faite plus progressivement, s’alignant sur l’appréciation globale du taux de change effectif réel. Même si fin 2006, celui-ci n’était pas encore revenu à son niveau d’avant la crise, il convient de noter que la rapidité de l’appréciation réelle, qui atteignait en moyenne près de 3 % par an pendant la période 2000-06, se rapproche de ce qui semblerait correspondre à la limite supérieure des estimations de l’effet Balassa-Samuelson dans les économies en transition [16]. De fait, des travaux récents font état d’un effet Balassa-Samuelson beaucoup moins prononcé – il s’établirait autour de 1 % par an, selon Égert (2005).

Graphique 3.5

Taux de change réels1

Taux de change réels1

Indice 1er trimestre 2000 = 100
1. Une augmentation correspond à une appréciation réelle.

13 Un moyen d’évaluer plus précisément l’influence des fluctuations du taux de change réel sur la performance commerciale consiste à estimer les élasticités-prix des volumes d’exportations et d’importations. Compte tenu des difficultés inhérentes aux statistiques commerciales ukrainiennes [17], les données utilisées ici pour les exportations sont celles des partenaires commerciaux de l’Ukraine. Le tableau 3.5 présente les résultats des estimations des équations types relatives aux échanges qui mettent en rapport les importations et les exportations avec les variations des taux de change bilatéraux, à l’aide de données de panel. Des estimations séparées sont présentées pour les différents secteurs afin de contrôler l’absence de coefficients d’ajustement des prix [18]. Les résultats, bien qu’ils ne soient pas toujours très précis, semblent renvoyer à des valeurs relativement classiques pour les élasticités-prix. Comme on pouvait s’y attendre, la sensibilité des produits métalliques est beaucoup plus faible que celle des machines, des produits chimiques ou des produits agricoles. Ces estimations montrent donc que l’excellente tenue des exportations vers la Russie et la rapide détérioration de la balance commerciale avec les pays asiatiques s’expliquent en partie par les évolutions de la compétitivité des coûts.

Tableau 3.5

Élasticité-prix des exportations et des importations au regard du taux de change réel

Élasticité-prix des exportations et des importations au regard du taux de change réel

14 Au-delà de la question de la compétitivité, le facteur qualité est également très important. En ce qui concerne les produits plus perfectionnés, les producteurs ukrainiens s’efforcent de rivaliser avec leurs homologues européens [19]. Le niveau des échanges intra?industriels avec l’Europe, principal partenaire commercial de l’Ukraine si l’on excepte les hydrocarbures, est très faible [20]. Pour l’heure, la part des biens à forte valeur ajoutée dans les exportations du secteur manufacturier vers les pays de l’OCDE est inférieure à 2 % (graphique 3.6). En outre, la part des produits à faible ou moyenne composante technologique dans le panier des exportations est beaucoup plus importante pour l’Ukraine que pour les pays d’Europe centrale et orientale, mais moins que pour la Russie. À plus ou moins long terme, la valeur ajoutée de la production ne pourra augmenter qu’avec un profond changement du schéma de spécialisation – compte tenu en particulier des évolutions très sensibles des prix de l’énergie.

Graphique 3.6

Part des produits de haute et moyenne technologie dans les exportations du secteur manufacturier vers les pays de l’OCDE

Part des produits de haute et moyenne technologie dans les exportations du secteur manufacturier vers les pays de l’OCDE

En pourcentage des exportations du secteur manufacturier, 2004

Accélérer la convergence de la productivité

Le renforcement de la concurrence améliore les résultats des entreprises ukrainiennes…

15 On a vu au chapitre 2 que la réduction de l’écart de productivité entre l’Ukraine et les économies plus avancées passe par une amélioration de l’efficience économique et technique – c’est-à-dire de l’efficience de l’affectation des ressources et de l’efficience de la production [21]. Le renforcement de la concurrence peut grandement contribuer à la réalisation de ces objectifs. Une concurrence vigoureuse sur les marchés de produits améliore les résultats des entreprises [22]. La concurrence stimule l’intensité capitalistique aussi bien que le progrès technique [23]. Pour les pays en transition, le défi de la concurrence a été particulièrement difficile à relever, non seulement parce que l’absence de contraintes budgétaires rigoureuses et la suppression de la concurrence faisaient partie intégrante du système socialiste mais aussi parce que les structures industrielles léguées aux pays en transition par le régime de planification centralisée étaient souvent très concentrées. Pourtant, les réformes favorables à la concurrence ont été récompensées, puisque c’est lorsque les réformateurs de l’ère post-communiste ont le mieux encouragé la concurrence que les résultats se sont améliorés [24]. Dans le cas de la Russie, en particulier, des études récentes ont souligné la corrélation positive entre la concurrence et la croissance de la productivité globale des facteurs [25].

16 Les avantages potentiels d’une concurrence accrue ont même de bonnes chances d’être plus sensibles en Ukraine que dans la plupart des pays membres de l’OCDE ou de nombreux pays voisins, car la concurrence qui s’exerce sur les marchés ukrainiens, si elle s’est intensifiée ces dernières années, est globalement assez faible. Dans une large mesure, cela tient au grand nombre de secteurs importants qui, en Ukraine, sont très concentrés et souvent dominés par des monopoles ou présentent un niveau élevé de concurrence oligopolistique [26]. L’autorité nationale de la concurrence, le Comité antimonopole d’Ukraine (AMCU), estime que les entreprises implantées dans des secteurs où prévalent les conditions structurelles préalables à l’instauration de la concurrence – c’est-à-dire où il n’y a ni monopole ni concentration d’un pouvoir de marché substantiel entre les mains d’une entreprise ou d’un petit nombre d’entreprises – n’ont généré, en 2004, qu’environ 55 % des ventes totales, contre environ 45 % pour les entreprises en situation de monopole, de position dominante ou de concurrence oligopolistique [27]. Bien souvent, les marchés les moins compétitifs sont ceux des secteurs de l’industrie lourde et de l’infrastructure, où la forte intensité capitalistique constitue un obstacle à l’entrée [28]. Le Comité antimonopole note que cette évaluation est fondée seulement sur la structure du marché et ne tient pas compte des interventions à caractère réglementaire ou autre visant les marchés de produits et ayant pour effet de réduire ou de supprimer la concurrence là où elle devrait en principe se développer [29]. Comme on le verra plus loin, ces obstacles supplémentaires à la concurrence sont loin d’être négligeables. Les estimations du Comité antimonopole correspondent assez fidèlement aux résultats des enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprise sur le niveau et l’intensité de la concurrence dans certains domaines [30].

17 Ces données sont également confirmées par les indices d’Herfindahl-Hirschmann reproduits au graphique 3.7. Calculés sur la base d’une classification à cinq chiffres, ces indices font état d’une très forte concentration du marché en général. De fait, ils dépassent les indices comparables pour la Russie dans tous les principaux secteurs. Ces dernières années, les niveaux de concentration ont généralement augmenté dans les grands secteurs exportateurs – notamment la métallurgie, la chimie, la construction mécanique et l’industrie alimentaire, alors qu’ils ont légèrement reculé dans le cas des matériaux de construction et des industries légères. Le graphique 3.7 montre également que la concurrence est beaucoup plus faible au niveau régional, ce qui dénote une forte segmentation des marchés à ce niveau. Cette segmentation, largement imputable aux administrations infranationales, est particulièrement évidente lorsqu’on observe l’écart qui existe entre les indices d’Herfindahl-Hirschmann aux niveaux national et régional dans l’industrie alimentaire, secteur dans lequel les autorités régionales et municipales sont particulièrement interventionnistes.

Graphique 3.7

Indices de concentration d’Herfindahl-Hirschmann, 2005

Indices de concentration d’Herfindahl-Hirschmann, 2005

18 Bien que la concentration mesurée par l’indice d’Herfindahl-Hirschmann n’ait pas diminué sensiblement au cours des cinq dernières années, des enquêtes auprès de dirigeants d’entreprise tendent à montrer que la pression exercée par les concurrents nationaux et étrangers s’est accrue de façon continue au début des années 2000, même si la concurrence étrangère semble demeurer un facteur négligeable pour la plupart des entreprises nationales (graphique 3.8 [31]). Ce résultat n’est pas aussi paradoxal qu’il peut paraître. La vigueur de la concurrence dépend non seulement du degré de concentration du marché ou du développement et de l’application du droit de la concurrence, mais également de la politique commerciale, de l’existence d’un dispositif de faillite efficace, des politiques de privatisation et de réglementation sectorielle – autrement dit de tout l’arsenal des politiques et des institutions qui permettent à la dynamique concurrentielle de se faire jour. En conséquence, même si les outils juridiques institutionnels associés à la politique de la concurrence se sont améliorés (encadré 3.1), l’intensité grandissante de la concurrence est probablement davantage redevable à la privatisation, à la libéralisation et à la stabilisation qu’à la politique de la concurrence proprement dite [32].

Graphique 3.8

Évaluation de la pression concurrentielle par des chefs d’entreprise

Évaluation de la pression concurrentielle par des chefs d’entreprise

Part des entreprises selon lesquelles la pression concurrentielle constitue une contrainte pour la croissance

19 Si l’on excepte quelques comparaisons internationales dans lesquelles figure l’Ukraine, il existe très peu d’études empiriques sur la relation entre la concurrence et les résultats des entreprises en Ukraine [33]. Sont donc présentées ici les conclusions d’une analyse économétrique de l’impact de la concurrence sur les gains de productivité du travail réalisée d’après des données tirées du registre officiel des entreprises industrielles pour la période 2000-05. L’analyse prend explicitement en compte l’impact du commerce extérieur et de la concurrence étrangère en introduisant pour ce faire le taux de pénétration des importations dans la régression. Elle aboutit aux conclusions suivantes (voir tableau 3.6)?:

  • La concentration, mesurée par les indices d’Herfindahl-Hirschmann à cinq chiffres, a un impact négatif très significatif sur la croissance de la productivité du travail.
  • Ces résultats sont significatifs pour l’ensemble des industries manufacturières et tout indique que l’impact soit supérieur lorsque les industries en concurrence avec les importations ou les exportations sont prises en compte séparément.
  • Pour les services marchands, l’impact est plus faible (et moins significatif) mais néanmoins perceptible.
  • La concurrence des importations a un impact positif sur la productivité des entreprises nationales. Cet impact est plus prononcé dans les secteurs où la pénétration étrangère est moindre, ce qui tend peut-être à démontrer que l’ouverture aux importations, dans un premier temps, encourage très fortement les entreprises locales à accroître leur productivité [34].

Tableau 3.6

Régressions sur la productivité du travail

Régressions sur la productivité du travail

… mais la réduction des obstacles à la concurrence nécessitera une stratégie très diversifiée

20 Au vu de ces résultats, il est regrettable que les gouvernements ukrainiens successifs aient été si réticents à prendre les mesures nécessaires pour que s’exerce une concurrence vigoureuse sur les marchés de produits. Pendant toute la période de transition, ils ont continué d’adhérer à un vaste ensemble de pratiques visant à appuyer les secteurs économiques existants et à protéger les entreprises en place. Bien sûr, le droit de la concurrence s’est notablement amélioré et correspond désormais de manière générale, du moins sur le papier, aux normes internationales (encadré 3.1), mais les politiques et les pratiques anticoncurrentielles sont encore très répandues [35]. Les obstacles à la sortie décrits au chapitre 2 servent dans une large mesure à supprimer la concurrence et à retarder plutôt qu’à faciliter l’évolution structurelle nécessaire. Cela ne peut qu’entraver les efforts accomplis pour améliorer la compétitivité de l’Ukraine à long terme, étant donné que les entreprises et les secteurs les plus à même d’être compétitifs sont handicapés par les dépenses engagées pour soutenir des rivaux inefficients. Dans l’ensemble, l’absence de concurrence sur les marchés de produits résulte des barrières économiques mais aussi de l’interaction entre les structures des marchés, les pratiques en matière de réglementation et les carences des institutions.

21 Les structures des marchés définissent dans une large mesure le terrain d’application du droit de la concurrence. Compte tenu de la présence d’un aussi grand nombre de secteurs très concentrés, il n’est pas étonnant de constater que près de la moitié des affaires examinées par le Comité antimonopole portent sur des abus allégués ou avérés de position dominante. Pendant la période 2000-05, le Comité antimonopole a traité 7 300 affaires de ce type, dont le nombre a été multiplié par 2.4 environ au cours des années considérées. La plupart concernaient les prix pratiqués par des monopoles ou leurs tentatives pour limiter l’offre à certains clients ou marchés. L’économie ayant mûri et sa structure industrielle étant devenue plus complexe, les affaires de collusion ont pris de l’importance, mais les plaintes pour abus de position dominante demeurent les plus courantes.

Encadré 3.1. La législation antimonopole et le rôle du Comité antimonopole

Le fondement législatif de la politique antimonopole de l’Ukraine est la loi sur la protection de la concurrence économique, qui a été adoptée en 2001 en remplacement de la loi sur la limitation des monopoles et la prévention des pratiques anticoncurrentielles des entreprises, qui datait de 1992 et avait subi de nombreux amendements. La loi de 2001, qui est entrée en vigueur en 2002 et a été amendée en 2005 et en 2006, rapproche le droit de la concurrence ukrainien des normes internationales – et, en particulier, de celles de l’UE. L’ancienne législation insistait beaucoup sur les questions de position dominante, de discrimination et de concurrence déloyale?; elle traitait très peu des problèmes de collusion, de contrôle des fusions et d’aides de l’État. Ces lacunes ont été comblées par la nouvelle législation, qui permet également au Comité antimonopole de se saisir des affaires de position dominante conjointe et d’utiliser des données économiques, plutôt que des critères formels purement juridiques, pour mettre au jour les ententes et identifier les groupes d’entités liées.
Le Comité antimonopole est responsable au premier chef de l’élaboration et de l’administration du droit de la concurrence?: il est chargé d’en surveiller l’application?; de prévenir, de détecter et de punir les violations?; de surveiller la concentration économique?; d’encourager l’instauration d’une concurrence loyale [*]. En principe, le Comité est indépendant et dispose de pouvoirs étendus en matière de réglementation et de contrôle, et il a également le droit d’examiner les incidences sur la concurrence de la législation primaire et secondaire, ainsi que les décisions spécifiques des organes de l’exécutif. Cependant, même s’il peut donner des instructions obligatoires aux autres organes de l’État afin qu’ils mettent fin aux activités contraires au droit de la concurrence, ses décisions peuvent être invalidées par le gouvernement – et le sont parfois. L’entière liberté d’action dont dispose le Cabinet en matière d’autorisation des exceptions aux règles de la concurrence souligne la primauté dont semble bénéficier la politique industrielle sur la politique de la concurrence en Ukraine.
Certains aspects de la législation amendée de 2001 appellent encore des révisions – le seuil à partir duquel les fusions sont soumises à approbation, par exemple, est bas et force souvent les sociétés à demander l’autorisation préalable du Comité antimonopole pour des opérations qui n’ont pas d’effets sur la concurrence en Ukraine, et les règles ukrainiennes en matière de contrôle des fusions considèrent encore comme une raison suffisante l’exercice d’une activité locale quelle qu’elle soit par l’une quelconque des parties à une fusion pour faire passer celle-ci sous la compétence des autorités nationales. Du point de vue des normes internationales, il s’agit là d’une interprétation trop large de la relation entre opération et juridiction. Cependant, les problèmes les plus graves concernent l’application de la législation existante, compte tenu des ressources humaines et financières limitées dont dispose le Comité antimonopole et des lacunes du système judiciaire. Problèmes qui sont exacerbés par la pénurie de juges véritablement compétents pour connaître des affaires de concurrence et par les dispositions du Code de commerce (voir chapitre 2) qui contredisent le droit de la concurrence. Même si le Comité antimonopole a généralement mené ses activités en se fondant sur la législation de 2001 et ses amendements, les juges sont libres d’appliquer les dispositions du Code de commerce.

22 Pendant la période 2000-05, le Comité antimonopole a également été saisi de 3 500 affaires – le quart de sa charge de travail – impliquant des autorités publiques ayant pris des mesures dont l’effet était de réduire, de fausser ou de supprimer la concurrence sur des marchés particuliers. La grande majorité de ces affaires étant survenues dans des contextes où les conditions structurelles préalables à l’instauration de la concurrence étaient réunies, cela donne une idée de l’étendue des mesures émanant des autorités centrales, régionales et municipales qui protègent les entreprises en place et limitent les entrées. L’application de différents régimes de réglementation – allant de l’hygiène et la sécurité incendie jusqu’à la normalisation et la certification – dans le but délibéré de restreindre la concurrence ou d’empêcher l’entrée sur le marché en est un exemple courant. Ces pratiques réglementaires anticoncurrentielles (contraires à la loi sur la politique de réglementation) soulignent le lien qui existe entre les problèmes de concurrence et les réformes examinées au chapitre 2. Le Comité antimonopole estime que si l’on prend en compte les obstacles formels et informels qui se dressent entre les marchés régionaux et les marchés locaux, la proportion des ventes générées sur les marchés où les conditions se prêtent à une concurrence vigoureuse ne dépasse pas 30 %?: dans de nombreuses régions, la concurrence est restreinte non seulement dans le domaine du logement et des services d’utilité publique, encore dominés par des entreprises publiques et des entreprises municipales, mais également dans l’alimentation, la transformation des aliments, le commerce de détail, les transports et la construction. Cette opinion se trouve confortée dans une certaine mesure par les indices d’Herfindahl-Hirschmann régionaux très élevés mentionnés plus haut. Les données du Comité antimonopole ne dévoilent toutefois qu’une partie du tableau?: le comportement anticoncurrentiel des institutions publiques et municipales est dans une large mesure parfaitement licite et n’est par conséquent pas pris en compte dans les statistiques du Comité antimonopole relatives à la mise en œuvre du droit de la concurrence. Les subventions implicites et explicites accordées à une sélection d’entreprises (en particulier des entreprises d’État) et de secteurs faussent la concurrence, à l’instar de nombreuses autres initiatives prises au nom des « politiques industrielles » locales ou nationales qui, de fait, privilégient des secteurs « prioritaires » au détriment des autres [36].

23 Enfin, les problèmes mentionnés ci-dessus se conjuguent aux insuffisances des institutions en Ukraine. Les carences de l’État de droit en général et du système judiciaire en particulier font que les entrepreneurs hésitent à s’en remettre au droit pour obtenir réparation en cas de concurrence déloyale. En raison de la protection insuffisante des droits de propriété intellectuelle, les infractions aux brevets et aux marques de commerce sont légion et dans de nombreux cas tout à fait flagrants. La piètre gouvernance des entreprises affecte également les conditions de la concurrence?: les affaires de position dominante et oligopolistique posent des problèmes particuliers lorsque la propriété effective des entreprises est dissimulée. Même lorsque les liens entre telle et telle entreprises sont bien connus du milieu des affaires et/ou du grand public, il peut se révéler difficile de prouver devant le juge que ces entités sont bien apparentées. De manière plus générale, il est reconnu que la capacité des concurrents à mettre à profit les « ressources administratives » – c’est-à-dire à bénéficier des faveurs implicites ou explicites des organismes publics – peut leur permettre de violer les règles de la concurrence en toute impunité. Le favoritisme officiel est un problème notoire : dans une enquête réalisée par la SFI en 2003, 61 % des chefs d’entreprise interrogés reconnaissaient que les conditions inéquitables de la concurrence constituaient un problème grave ou très grave pour leur entreprise. Ce constat incite les entrepreneurs à cultiver leurs propres relations avec des fonctionnaires bien placés dans l’administration, sachant que s’ils ne le font pas, ils en pâtiront : même ceux qui préféreraient affronter leurs concurrents loyalement, dans la transparence et selon des règles bien établies, et qui auraient du reste tout intérêt à le faire, sont obligés de se plier à ces pratiques [37]. Pour l’Ukraine, les conclusions d’études internationales récentes consacrées à l’impact des politiques de la concurrence sur la croissance, qui constatent que la qualité des institutions importe peut-être davantage en l’espèce que les dispositions spécifiques du droit ou l’architecture des organismes chargés de son application, n’en sont donc que plus pertinentes [38].

La restructuration des industries de réseau pourrait rehausser la concurrence

24 En Ukraine, la concurrence pâtit de ce qu’une part relativement importante de la production est générée par des industries de réseau contrôlées en grande partie par des monopoles et qui n’ont pas fait l’objet d’une restructuration. En 2006, plus de 2 300 sociétés étaient considérées comme des « monopoles naturels » [39], le plus souvent dans des secteurs comme le gaz, l’électricité, le chauffage et d’autres services publics municipaux ainsi que dans le transport ferroviaire et les télécommunications. Dix environ sont des acteurs d’envergure nationale et les autres occupent une position dominante sur des marchés régionaux ou locaux spécifiques. Il existe d’autres monopoles importants mais dont le caractère est moins naturel, comme RosUkrEnergo, la société de droit suisse très critiquée qui a obtenu en 2006 le monopole de l’approvisionnement de l’Ukraine en gaz naturel en provenance de Russie et d’Asie centrale, et son associée sur le marché intérieur, Ukrgaz-Energo, une entreprise commune détenue à parts égales avec Naftogaz Ukrainy [40]. Malgré l’importance du rôle de ces sociétés dans l’économie, la réglementation des monopoles en Ukraine est à tous égards, ou presque, déficiente. Bien que les nouveaux moyens de développement accordés à la Commission nationale de réglementation de l’électricité et les premières étapes de la restructuration du transport ferroviaire soient un progrès, la tarification des monopoles réglementés est généralement opaque et très politisée. Cela est particulièrement vrai au niveau local, où les autorités publiques qui fixent les tarifs n’ont pas le savoir-faire nécessaire et semblent souvent très influencées par les entreprises qu’elles sont chargées de réglementer [41]. L’incohérence et la fragmentation de la réglementation tarifaire ont pour conséquence que dans certains secteurs, il est demandé aux monopoles fournisseurs de sous-facturer leurs services et de subventionner ainsi une partie ou la totalité de leurs clients, tandis que dans d’autres, les industries réglementées engrangent des bénéfices spectaculaires. En témoignent par exemple les problèmes financiers de la société Naftogaz Ukrainy, dans le premier cas, et les taux de profit du transport de marchandises, estimés entre 42 et 48 % par le Comité antimonopole au début des années 2000, dans le second [42]. D’une façon comme de l’autre, la situation engendre des dépenses inefficientes et fausse la concurrence.

25 En définitive, les conditions de fonctionnement des industries de réseau en Ukraine doivent être considérées comme un obstacle majeur que l’Ukraine devra surmonter pour améliorer son efficience et sa compétitivité internationale et ce, pour un certain nombre de raisons?:

  • Les subventions croisées et autres distorsions décrites plus haut ne peuvent que fausser la concurrence dans d’autres secteurs. La fixation des prix de l’énergie en est le meilleur exemple?: elle fausse les conditions de la concurrence au profit d’entreprises et de secteurs peu économes en énergie.
  • La compétitivité extérieure des secteurs exportateurs repose largement sur l’efficacité des secteurs non exportateurs, auxquels s’en remettent les premiers pour les services et d’autres moyens de production [43]. C’est l’une des raisons pour lesquelles les carences des activités de transformation d’énergie mentionnées au chapitre 1 sont tellement préoccupantes.
  • L’efficience du secteur des infrastructures est également un facteur qui compte pour les investisseurs étrangers potentiels. Le capital humain de l’Ukraine et la proximité de l’UE la rend plus attrayante en tant que lieu d’externalisation pour les producteurs de l’UE (les échanges intra-industriels sont déjà importants dans les textiles et l’électronique), mais son infrastructure médiocre et ses faibles capacités logistiques sont encore perçues comme des inconvénients [44].
  • Certains sous-secteurs des services d’utilité publique sont maintenant, en principe, ouverts aux fournisseurs du secteur privé. Cependant, les tarifs très bas imposés par les autorités locales et les subventions accordées aux entreprises de services appartenant aux communes sont souvent un moyen d’empêcher l’entrée de prestataires privés et, en conséquence, la contestabilité réelle des marchés locaux [45].
  • L’opacité, l’absence de concurrence et la complexité des dispositifs réglementaires créent des incitations à la recherche de rente et à la corruption pure et simple, en particulier dans des secteurs comme celui du gaz naturel, depuis longtemps connu pour les manœuvres plus ou moins légales auxquelles s’y livrent des initiés à des fins d’enrichissement personnel.
  • L’Ukraine souhaite développer ses exportations d’électricité ainsi que le fret ferroviaire international en transit sur son territoire, mais elle ne pourra jamais, sans restructuration, réaliser pleinement le potentiel commercial de ces activités.
Malgré les gains énormes que laisse présager une restructuration en profondeur, la réforme des industries de réseau a pris du retard en Ukraine. Les instances de régulation sectorielle indépendantes qui ont vu le jour sont très peu nombreuses [46] et les fonctions commerciales et réglementaires de la plupart des industries de réseau demeurent étroitement intégrées, ce qui risque d’engendrer de graves conflits d’intérêt. Comme on l’a vu au chapitre 2, l’avenir de la restructuration du secteur de l’énergie – qui est la plus avancée du point de vue des réformes engagées – est tout sauf prévisible. Presque rien n’a été fait pour libéraliser le secteur gazier ou d’autres entreprises de service public. En revanche, Ukrgaz-Energo occupe une position de plus en plus anormale et insuffisamment réglementée sur le marché du gaz en Ukraine. Cette société a été autorisée à commercialiser du gaz à des clients industriels à des prix déréglementés mais cela n’équivaut pas véritablement à une libéralisation : l’entreprise détient un monopole de fait et les quantités de gaz qu’elle a vendues au prix fort ont considérablement dépassé les quotas initialement consentis par le régulateur. Il en résulte une grande part d’arbitraire dans la tarification du gaz, et des subventions qui ont pour effet de fausser la concurrence [47].

26 Un programme de restructuration des chemins de fer a été adopté mais il se bornera à rationaliser l’administration du monopole d’État verticalement intégré, Ukrzaliznytsa, et à réaliser la séparation structurelle des fonctions de réglementation de l’État, qui seront du ressort du ministère des Transports et des Communications, et des fonctions commerciales de la compagnie Ukrzaliznytsa [48]. Même si cette question a fait l’objet d’un long débat, aucune décision n’a encore été prise en ce qui concerne la création d’un organe de réglementation pour le transport ferroviaire [49]. En conséquence l’accès de tiers au réseau est encore essentiellement tributaire du bon vouloir de la société qui détient le monopole, et la structure tarifaire du transport ferroviaire demeure extrêmement complexe. Elle comporte apparemment une grande part de subventions croisées [50]. Le secteur des télécommunications fonctionne davantage selon la logique du marché, mais le régulateur, de création encore relativement récente, semble plutôt disposé à favoriser le monopole d’État Ukrtelekom [51].

L’ouverture de l’économie à l’IDE contribuerait à accélérer la convergence

27 Outre une concurrence interne accrue, une plus grande ouverture sur l’étranger pourrait jouer un rôle non négligeable pour améliorer la compétitivité et encourager la diversification. Cela est particulièrement vrai dans le cas de l’Ukraine, en raison de l’importance des industries à grande échelle et à forte intensité capitalistique dans la structure économique [52]. Un grand nombre de travaux ont souligné l’impact positif de l’IDE et de la R-D menée à l’étranger sur la productivité globale des facteurs au plan national par le biais de l’importation de technologie, de savoir-faire et de compétences en gestion [53]. De plus, les effets bénéfiques potentiels que les retombées de l’IDE peuvent avoir sur la croissance semblent être supérieurs dans les économies émergentes [54], à la condition que d’autres barrières structurelles n’entravent pas ce processus [55]. Dans le cas de l’Ukraine, Lutz et Talavera (2004) arrivent au même constat?: l’IDE accroît considérablement la productivité de la main-d’œuvre et les résultats à l’exportation des producteurs ukrainiens. Les résultats de leurs travaux mettent aussi en évidence des retombées positives de l’IDE sur les entreprises nationales dans certaines branches, qui augmentent apparemment avec la taille [56].

28 Le niveau relativement bas du stock actuel d’IDE conduit en conséquence à penser que l’Ukraine est en train de laisser passer la formidable occasion qui lui est offerte de faciliter sa modernisation industrielle et d’accélérer la croissance de sa productivité?: malgré les flux massifs générés par la privatisation de Kryvorizhstal en 2005 [57], le stock d’IDE par habitant n’a atteint que 372 USD en 2005, soit à peine plus de 16 % du chiffre correspondant calculé pour la Pologne voisine (graphique 3.9). En Ukraine, l’IDE se concentre sur l’industrie alimentaire et la métallurgie, parmi les secteurs exportateurs, et sur le commerce de gros et de détail et la banque parmi les secteurs non exportateurs [58]. La contribution de l’investissement étranger à la formation brute de capital fixe est par conséquent modeste?: en 2005, elle a représenté seulement 5 % du financement de l’investissement. Par comparaison, au cours de la période 2000-05, la contribution de l’IDE à la formation brute de capital fixe s’est établie en moyenne à 26 % en République tchèque, 22 % en Hongrie et à 18 % en Pologne. Le potentiel d’attraction de l’Ukraine en matière d’IDE devrait être bien supérieur, compte tenu notamment de la richesse de son capital humain et des avantages comparatifs que lui confèrent des salaires relativement bas, la proximité des marchés de l’UE et la taille de son marché intérieur.

Graphique 3.9

Encours d’entrées d’IDE

Encours d’entrées d’IDE

USD par habitant, 2005

29 Le fait que l’Ukraine n’attire pas davantage d’IDE est principalement imputable aux conditions générales défavorables qui ont été décrites au chapitre 2 et aux obstacles réglementaires extrêmement pesants auxquels se heurtent les échanges et l’investissement (graphique 3.10). Comme le montre la comparaison des indicateurs de la RMP, l’économie de l’Ukraine ne paraît pas exceptionnellement restrictive en ce qui concerne les prises de participation étrangères (bien que les indicateurs de la RMP ne tiennent pas compte des restrictions en matière d’acquisition et de location de terrains), mais les investisseurs étrangers doivent affronter une situation très difficile au plan réglementaire, et éventuellement de graves discriminations, surtout s’ils contestent des décisions à leurs yeux préjudiciables [59]. Il ne faudrait toutefois pas exagérer l’importance de la discrimination?: ces problèmes sont propres au cadre institutionnel général auquel sont confrontées toutes les entreprises, qu’elles soient étrangères ou nationales. D’après des travaux empiriques récents, des aspects institutionnels comme la primauté du droit et la qualité de l’administration figurent parmi les facteurs les plus déterminants du lieu de destination de l’IDE, de même que les coûts de la main-d’œuvre et la taille du marché [60]. À partir d’un ensemble de données unique et détaillé sur les institutions, Bénassy-Quéré et autres (2005) constatent qu’un vaste éventail d’indicateurs institutionnels, dont la plupart sont liés à l’efficience de l’administration publique, influencent considérablement les entrées d’IDE. Ces indicateurs sont notamment la sécurité des droits de propriété, le niveau de corruption, les conditions générales de passation des marchés, le système fiscal et la transparence et l’efficacité du système judiciaire.

Graphique 3.10

Obstacles aux échanges et à l’investissement

Obstacles aux échanges et à l’investissement

30 L’amélioration du cadre institutionnel devrait donc renforcer considérablement l’attrait qu’exerce l’Ukraine sur l’IDE, en particulier en raison de la taille de son marché?: les économies d’agglomération semblent être un facteur déterminant pour la localisation de l’IDE dans les pays en transition [61]. Cependant, la solution des zones économiques spéciales ne devrait pas être envisagée, même comme un pis-aller, pour résoudre ce problème : la création de zones spéciales ou leur réactivation risquerait d’introduire encore plus de distorsions sur le marché (en particulier si leurs résidents bénéficient de nouveaux privilèges fiscaux et douaniers), tout en remettant à plus tard les réformes générales indispensables. De fait, en fournissant un moyen d’attirer dans une certaine mesure l’investissement étranger lorsque le climat économique général laisse à désirer, les zones spéciales risquent de réduire la pression exercée sur l’administration pour qu’elle améliore les conditions offertes à l’ensemble des investisseurs [62]. Malheureusement, comme on l’a vu au chapitre 1, les autorités continuent de favoriser le recours aux privilèges fiscaux et réglementaires pour stimuler l’innovation, l’efficacité énergétique, l’investissement et d’autres activités, secteurs et régions « prioritaires ». Cette approche est manifeste non seulement dans les propositions visant à restaurer les privilèges fiscaux à l’intention des zones franches mais également dans le projet de loi du gouvernement relatif à l’innovation, lequel prévoit des crédits subventionnés, des privilèges douaniers et des allégements fiscaux afin d’encourager les activités innovantes. La première des priorités devrait consister à maintenir la stabilité macroéconomique et à renforcer les conditions cadres de l’entrepreneuriat – mesures qui non seulement favoriseront l’innovation et l’IDE mais amélioreront aussi les résultats économiques d’ensemble. De fait, lorsque l’entrepreneuriat n’est pas soutenu par des institutions solides et des conditions cadres favorables, les interventions ciblées ont moins de chances d’atteindre leur objectif et risquent au contraire d’engendrer du gaspillage et des distorsions potentiellement coûteuses. Que ce soit en matière d’IDE, d’innovation ou de développement régional, il importera en premier lieu de jeter des bases solides. C’est seulement une fois cette première étape franchie qu’il sera judicieux d’envisager des interventions et des programmes visant à remédier aux goulets d’étranglements et aux autres défaillances spécifiques du marché.

31 La réduction des obstacles aux échanges peut également stimuler la concurrence et la croissance?: l’analyse empirique reproduite au tableau 3.6 souligne clairement l’impact positif de la pénétration des importations sur la croissance de la productivité. Le régime commercial de l’Ukraine est cependant déjà relativement libéral, ce qui conduit à penser qu’il importe moins d’intensifier la libéralisation des échanges que d’ouvrir davantage le marché à l’IDE. Cela dit, l’Ukraine a franchi des étapes décisives sur la voie de l’accession à l’OMC en 2006?: à la fin de l’année, elle avait conclu des protocoles bilatéraux d’accès au marché avec 48 des 50 pays du groupe de travail. Elle a également accompli des progrès sensibles sur la voie de l’harmonisation de sa législation interne avec les normes et règles de l’OMC?: 33 projets de loi amendant différents aspects sensibles de la législation interne du point de vue de l’OMC ont été adoptés fin 2006/début 2007, et l’Ukraine a enfin pu déclarer en avoir entièrement terminé sur ce point [63]. Plusieurs études effectuées récemment concluent que l’effet direct de l’accession à l’OMC – c’est-à-dire l’impact des modifications des droits de douane et de l’amélioration de l’accès aux marchés étrangers – devrait être positif mais limité et que la plupart des gains de bien-être issus de l’accession à l’OMC devraient résulter de la réduction des obstacles formels et informels à l’investissement étranger, du renforcement des droits de propriété et de la modernisation de la réglementation technique [64]. En ce qui concerne les effets directs, ce sont les industries exportatrices (en particulier la sidérurgie et la chimie) qui retireront le plus d’avantages de l’accession, de même que les secteurs qui consomment une grande part de biens intermédiaires importés [65]. L’agriculture et l’industrie alimentaire devraient perdre des parts de marché au bénéfice des importations, mais cela représenterait un gain pour les consommateurs ukrainiens et pourrait constituer un stimulant bien nécessaire à la restructuration du secteur agricole ukrainien, qui recèle un bon potentiel de compétitivité, moyennant toutefois des réformes plus poussées. L’agriculture pourrait également tirer parti de la stabilité accrue du cadre de la politique agricole et commerciale procurée par l’accession à l’OMC.

La privatisation stimule l’efficience et la croissance de la productivité

32 La taille de l’État a été mise en évidence dans le présent rapport comme un autre obstacle majeur à la croissance?: la pression budgétaire est trop forte, des subventions publiques considérables introduisent des distorsions entre les différents secteurs, et le secteur nationalisé nuit au processus de restructuration et de réaffectation des ressources [66]. Dans ce contexte, le ralentissement des privatisations est à déplorer?: après avoir atteint un sommet en 2005 à 5.1 % du PIB, les recettes des privatisations ont été minimes en 2006 (0.1 %). Début 2007, certains signes d’un accroissement des activités de privatisation sont apparus mais on ignore au juste la suite qui y sera donnée. Le programme budgétaire à moyen terme de l’administration formule, au chapitre du revenu des privatisations, des objectifs ambitieux équivalant à quelque 10 milliards UAH (environ 1.9 % du PIB escompté pour 2006) par an pendant la période 2007-09, et les autorités se sont montrées disposées à céder de grandes parties d’Ukrtelekom, la société qui détient le monopole de la téléphonie fixe, un certain nombre d’entreprises de production d’énergie régionales (oblenergos) et le complexe portuaire d’Odessa, qui figure parmi les principaux fabricants d’ammoniac et d’engrais azotés du pays. On ignore tout à fait si ces programmes se concrétiseront. L’activité réelle de privatisation demeure très opaque [67] et l’effervescence politique a soulevé des questions quant à la possibilité que d’autres privatisations importantes aient lieu et au moment où elles interviendront [68]. La dernière grande privatisation en date – la cession longtemps différée de la part de 76 % détenue par l’État dans Luganskteplovoz, un constructeur de locomotives et de trams, au coût de 57.9 millions de dollars en mars 2007 – a été un processus plutôt opaque, au terme duquel le prix de vente a dépassé de 0.17 % seulement le prix initialement fixé pour la participation. Le président a diligenté une enquête sur cette cession, qui fait actuellement l’objet d’un recours devant les tribunaux [69].

33 Les dirigeants du Fonds des biens de l’État ont démontré ces dernières années peu d’enthousiasme à l’égard de la privatisation des grandes entreprises et se sont dans une certaine mesure détournés des privatisations pour s’intéresser à la gestion des biens de l’État. Cela semble avoir engendré certains avantages budgétaires, le revenu des dividendes sur les participations de l’État et les transferts de bénéfices des entreprises d’État ayant globalement grimpé, dans le budget global, de 0.37 % du PIB en 2004 à 1.0 % en 2005 [70]. Cependant, il n’y a guère de raison de croire que ces résultats sont liés à l’amélioration du rendement des entreprises d’État ou à une réduction du soutien budgétaire qui leur est accordé. Au contraire, la faiblesse financière de certaines des principales entreprises d’État – et surtout, de Naftogaz Ukrainy – entraîne des obligations de nature quasi budgétaire considérables pour le budget. Alors que le passif extérieur net de Naftogaz, qui dépasse 2.5 % du PIB, n’est pas assujetti à des garanties explicites de l’État, il est incontestable que l’État sera obligé de soutenir l’entreprise, au moins par le biais d’un délai de grâce au titre d’arriérés d’impôts représentant 1 % du PIB [71]. De manière plus générale, la gouvernance des entreprises publiques en Ukraine demeure très difficile : les entreprises font généralement l’objet de nombreuses interventions à caractère politique ou administratif, elles subissent souvent des pressions pour vendre leur production à des prix artificiellement bas lorsqu’elles ne sont pas obligées de le faire, et la plupart d’entre elles ne sont pas beaucoup incitées à rechercher l’efficience commerciale [72]. De fait, bon nombre de grandes entreprises sont des monopoles locaux ou nationaux et une grande partie dépendent principalement ou entièrement des ventes réalisées auprès des autorités nationales ou municipales.

34 Dans ce contexte, les preuves de plus en plus manifestes que les privatisations effectuées en Ukraine ont amélioré la productivité et l’efficience des entreprises n’ont pas vraiment de quoi étonner [73]. On ne saurait nier les lacunes des processus de privatisation suivis en Ukraine, qui ont suscité une bonne part des critiques formulées à l’égard de la privatisation dans le pays, mais il ne faudrait pas que ces lacunes détournent l’attention des travaux empiriques qui démontrent l’impact positif de la privatisation sur la croissance du chiffre d’affaires et de la rentabilité [74]. D’après des données de panel sur les entreprises ukrainiennes couvrant la période 1996-2000, Andreyeva (2003) évalue une fonction de production en utilisant des estimateurs d’effets aléatoires et de variables instrumentales. Elle constate que les résultats s’améliorent considérablement à la faveur de la privatisation, en particulier lorsque celle-ci entraîne la concentration de la propriété entre les mains d’un actionnaire majoritaire. Une vaste étude menée en 2004 pour le compte du Fonds des biens de l’État a constaté que les entreprises privatisées réduisaient leurs arriérés de salaires plus rapidement, innovaient davantage, investissaient plus efficacement et augmentaient la productivité et la production plus rapidement que les entreprises publiques [75]. Selon Zelenyuk et Zheka (2006), l’amélioration des résultats est en partie attribuable à l’amélioration de la gouvernance des entreprises privées, qui induit à son tour une plus grande efficacité technique. Fait intéressant à noter, Grygorenko et Lutz (2007) constatent qu’il existe une relation positive non négligeable entre la participation de l’État et les résultats dans les entreprises détenues majoritairement par des intérêts privés mais que cette même relation est très négative lorsque la participation de l’État dépasse 50 % [76]. Cela laisse à penser que les entreprises privatisées dans lesquelles l’État détient une participation résiduelle peuvent encore profiter de subventions implicites ou explicites et/ou de l’assouplissement temporaire des contraintes réglementaires de la part des autorités.

35 Bien que ces études et d’autres travaux en arrivent généralement à la conclusion que la privatisation a des effets favorables sur les résultats des entreprises, il reste à quantifier ces effets. En ayant recours à une base de données longitudinales très étoffée sur les entreprises manufacturières ukrainiennes, Brown et Earle (2007b) évaluent les effets de la privatisation sur la productivité au fil du temps. Les séries chronologiques longues, qui vont de 1989 à 2005, leur permettent d’inclure des données portant sur de nombreuses années ayant précédé les privatisations et d’éliminer les biais de sélection potentiels dans le processus de privatisation. Dans le cas des privatisations en faveur de propriétaires nationaux, ils constatent qu’au cours des sept années qui ont suivi la privatisation, la productivité globale des facteurs s’est accrue de 10 à 25 %, selon les spécifications utilisées. Ils constatent également que l’effet de la privatisation en faveur de propriétaires étrangers est encore plus fort, mais les estimations sont moins solides vu la taille de l’échantillon [77]. Les effets positifs se font sentir dans l’année qui suit la privatisation et continuent d’augmenter par la suite (graphique 3.11). Étant donné que le processus de privatisation était encore relativement intense à la fin des années 90 et même au début des années 2000, cela signifie que la contribution de la privatisation à la croissance globale de la productivité de l’industrie manufacturière a été considérable ces dernières années – la contribution cumulée est de 20 à 40 %, selon les spécifications utilisées.

Graphique 3.11

Impact de la privatisation sur la productivité globale des facteurs

Impact de la privatisation sur la productivité globale des facteurs

36 Malgré les craintes fort répandues suscitées par les pertes d’emplois liées à la privatisation, Brown, Earle et Vakhitov (2006) constatent que ce processus réduit considérablement les départs de travailleurs (démissions et licenciements). Cet avantage a cependant son prix?: la privatisation est également associée à des niveaux de salaires inférieurs – paradoxalement, les pertes de salaires les plus fortes sont observées dans les entreprises gérées par des travailleurs. Dans les entreprises gérées par des personnes de l’extérieur, les salaires augmentent. Bien entendu, la privatisation a été associée aux suppressions d’emplois – les emplois dans l’industrie ukrainienne ont chuté de près de la moitié depuis le début de la transition et les entreprises privatisées comptent pour une large part dans la réduction. Il semble toutefois que la privatisation et la restructuration offrent de meilleures perspectives pour la préservation des emplois à moyen et à long terme.

37 Ces constatations mettent en évidence les avantages qu’il peut y avoir à poursuivre les privatisations. Cependant, dans certains secteurs ou segments de marchés spécifiques caractérisés par une forte présence de monopoles naturels, la privatisation doit s’accompagner de la mise au point de nouvelles formes de réglementation efficientes au plan économique ainsi que des étapes préliminaires pour veiller à la mise en place d’une véritable concurrence [78]. Ce problème se pose avec une acuité particulière dans le cas de la production d’électricité. Par exemple, la privatisation des oblenergos, probablement souhaitable à long terme, paraît très délicate en l’absence de programmes clairement définis de restructuration du secteur de l’électricité [79]. L’État a procédé assez précocement au dégroupage des fonctions répartition, production et distribution de l’électricité mais les actifs ont depuis été « regroupés » pour former un grand holding d’État et le marché de gros de l’électricité est tellement réglementé et présente tant de distorsions en raison des dispositifs de subventions croisées qu’il est probablement préférable de le considérer comme un quasi-marché. En conséquence, alors que l’on prévoit généralement que de nombreux actifs de production [80] seront privatisés à terme, il n’existe pas de consensus sur la question de savoir à quel moment et selon quelles modalités ils seront vendus, et peu de travaux ont été menés jusqu’à présent sur les institutions et le cadre réglementaire nécessaires pour administrer un secteur de l’électricité dans lequel l’entrepreneuriat privé et les forces du marché fonctionnent véritablement. Dans ce cas en particulier, la privatisation prématurée pourrait de fait compliquer la réforme du secteur [81]. On ne saurait trop insister sur l’urgence de cette réforme, compte tenu de l’augmentation rapide des prix du carburant, du manque d’efficience de la transformation de l’énergie décrite dans le chapitre 1 et de la productivité extrêmement faible du secteur de l’électricité (graphique 3.3A).

38 Il apparaît donc clairement que le changement de propriété ne produit pas nécessairement des résultats probants lorsqu’il est effectué sans qu’il soit bien tenu compte de la structure du marché. Cependant, la relation concurrence-privatisation ne saurait se résumer à un écueil à éviter dans certains secteurs. Il existe également des effets synergiques bénéfiques potentiels?: selon les travaux théoriques, les avantages de la privatisation seraient plus grands encore lorsque celle-ci se conjugue avec une réforme de la réglementation et d’autres réformes visant à renforcer la concurrence, et de plus en plus d’importants travaux empiriques semblent indiquer que tel est effectivement le cas. Les recherche menées dans les économies de marché développées, les pays en développement et les économies en transition constatent que les entreprises privées réagissent en général plus rapidement aux pressions concurrentielles croissantes que ne le font les entreprises publiques, et que les gains de la privatisation sont généralement plus importants lorsque les entreprises privatisées doivent affronter la concurrence [82]. La propriété privée et la concurrence effectives sont en conséquence des dispositifs qui se renforcent mutuellement pour discipliner les dirigeants et les inciter à procéder à des restructurations. Qui plus est, dans un cadre institutionnel peu structuré, leur complémentarité peut se révéler encore plus grande étant donné que la concurrence peut parfois contribuer à compenser les carences institutionnelles [83].

Annexe 3.A1

Statistiques du commerce extérieur

Tableau 3.A1

Régressions sur la productivité du travail

Régressions sur la productivité du travail

Tableau 3.A2

Importations de marchandises

Importations de marchandises

En pourcentage des importations totales de marchandises

Annexe 3.A2

Estimation de l’élasticité des échanges

Le modèle

39 Les équations traditionnelles des échanges reposent sur le modèle de substitution imparfaite entre des biens de consommation différenciés, ce qui signifie qu’on peut estimer des élasticités-prix finies pour l’offre et la demande de ces biens (voir Goldstein et Kahn, 1985?; Hooper, Johnson et Marquez, 2000). Les études empiriques des échanges ne s’intéressent généralement qu’à la demande, la croissance des exportations et des importations étant expliquée par les modifications de la demande extérieure et de la demande intérieure et par un indicateur de compétitivité. On suppose que l’élasticité-prix de l’offre est infinie, la relation entre la quantité d’exportations (ou d’importations) et les prix relatifs étant en fait déterminée exclusivement par les équations de la demande [84].

40 En l’absence de séries longues pour les déflateurs des prix, la méthode qu’on a utilisée pour ces estimations a consisté à effectuer des régressions sur des données de panel pour différents secteurs des principaux partenaires commerciaux de l’Ukraine. À supposer que les prix à l’exportation et à l’importation ne soient pas trop différents d’un partenaire commercial à l’autre, cette méthode nous permet de pallier l’absence de déflateurs appropriés [85]. Les élasticités des exportations par rapport à la demande extérieure (? x) et la compétitivité (? X) sont censées être constantes et symétriques comme ? M et ? M, les élasticités des importations par rapport à la compétivité-prix et par rapport à la demande intérieure finale.

41 Les élasticités des échanges sont estimées pour un certain nombre de secteurs (j) au moyen des équations suivantes :

42 Volume des ex+++portations

43

44 où l’indicateur de compétitivité

est simplement le taux de change bilatéral en termes réels entre l’Ukraine et chaque pays (i)?; (t) indique la date?; X j,Ukraine?pays(i),t correspond aux exportations ukrainiennes de marchandises du secteur (j) vers le pays (i)?; GDP i,t est l’indice de PIB réel pour le pays (i) à la date (t). Pour les termes d’erreur, ui correspond aux effets spécifiques au pays, v t représente des variables indicatrices temporelles et ? i,t est un terme d’erreur qui est censé ne pas être corrélé dans le temps.

45 Volume d’importations

46

47 où

indique les importations ukrainiennes des marchandises de type (j) en provenance du pays (i). La variable de la demande finale FinalDUkraine,t étant indépendante du pays qui exporte vers l’Ukraine, elle disparaît lorsqu’on ajoute les variables indicatrices temporelles. La structure du terme d’erreur est censée être similaire à celle de l’équation pour les exportations.

Données

48 On a utilisé pour les travaux empiriques les données annuelles allant de 1996 à 2005 inclus. Les données concernant les importations et exportations bilatérales pour les différents secteurs proviennent de COMTRADE. On notera que les importations déclarées par les partenaires commerciaux de l’Ukraine ont été utilisées pour les données sur les exportations ukrainiennes, au lieu des exportations déclarées par l’Ukraine. L’écart entre les deux indicateurs est très marqué, pour les raisons indiquées au chapitre 1, et l’utilisation des données concernant les exportations de l’Ukraine ne donne aucun résultat significatif. Les taux de change bilatéraux sont calculés à partir des indices des prix à la consommation. Enfin, on fera observer que les 22 pays pris en compte dans les régressions représentent environ les deux tiers des échanges ukrainiens.

Annexe 3.A3

Concurrence et dynamique de la productivité au niveau de l’entreprise

49 On présentera dans cette annexe un bref aperçu de la méthodologie utilisée pour évaluer l’impact d’une plus vive concurrence sur la productivité du travail au niveau de l’entreprise. Le cadre théorique de cette analyse est exposé dans Aghion et autres (2005) et dans Aghion et autres (2004). La conclusion de ces études est que, premièrement, la réduction des barrières à l’entrée, en particulier dans le cas des produits étrangers, a un effet positif sur la performance économique et, deuxièmement, que cet effet est particulièrement marqué pour les entreprises et les secteurs qui sont au départ plus proches de la frontière technologique. En revanche, la performance des entreprises et secteurs qui sont au départ éloignés de la frontière technologique peut en fait se dégrader sous l’effet de la libéralisation et d’une plus vive concurrence.

Données

50 La base de données provient du registre officiel des entreprises industrielles pour 2000-05?; elle contient 350 000 observations. Après élimination des observations pour lesquelles des données manquent ou qui comportent des valeurs extrêmes – et également des observations qui correspondent pour une année donnée au déplacement d’une entreprise d’un secteur à un autre – l’ensemble de données contient environ 180 000 observations, dont 155 000 pour l’industrie et 25 000 pour les services marchands (transports, télécommunications, commerce de gros et de détail, hôtellerie-restauration, services aux entreprises, immobilier et finance). Faute de mesures fiables du stock de capital, la variable de productivité qui est utilisée dans les régressions est la productivité du travail, et pas la productivité totale des facteurs. On estime la croissance en termes réels de la productivité du travail à partir des chiffres d’affaires, de l’emploi total et, comme déflateur, de l’indice des prix à la production au niveau à deux chiffres. On s’est appuyé sur la classification NACE pour calculer les indices de Hirschmann-Herfindhal (HHI) au niveau à 5 chiffres. La base de données a été complétée par les données concernant les importations et les exportations au niveau à 6 chiffres de la classification SH, convertie en CITI au moyen des tableaux classiques de concordance [86]. On se trouve en présence d’un secteur orienté vers l’exportation lorsque la part des exportations est supérieure à 30 % du chiffre d’affaires. Ce même seuil est utilisé pour les secteurs en concurrence avec des importations (ces conditions ne s’excluent pas mutuellement).

Le modèle empirique

51 Pour estimer l’effet du degré de concentration et de l’écart technologique entre entreprises industrielles sur leurs gains d’efficience, on utilise la spécification suivante :

où ?RLP i,t est la croissance de la productivité en termes réels de l’entreprise (i) dans le secteur (j) à la date (t)?; HHj,t est l’indice de Herfindalh-Hirschman pour le secteur j, calculé au niveau régional à la date (t)?; Disti,t est la distance entre l’entreprise et la frontière des possibilités de production dans le secteur (j)?; Xi,t est un vecteur de caractéristiques des entreprises et des secteurs (essentiellement le niveau de l’emploi et le taux de pénétration des importations). En ce qui concerne les termes d’erreur, ? t+1 correspond aux variables indicatrices temporelles, ui aux effets spécifiques à l’entreprise, tandis que ? i,t+1 est un terme d’erreur qui est censé ne pas être corrélé dans le temps (généralement, « bruit blanc »). Les données concernant les actifs immobilisés, lorsqu’elles étaient connues, ont également été incluses comme variables de contrôle pour vérifier la robustesse des résultats?; cette inclusion n’a pas modifié sensiblement l’ordre de grandeur des coefficients [87].

Notes

  • [1]

    Voir Enright (2006).

  • [2]

    Dans le cadre Balassa-Samuelson, le taux de change réel s’apprécie parallèlement aux gains de productivité (voir Rogoff, 1996).

  • [3]

    Les exportations de produits semi-finis ont été beaucoup plus dynamiques (elles ont progressé de 16 % par an en moyenne), mais elles ne représentent que le sixième des exportations totales de produits de l’acier.

  • [4]

    Il y a lieu de croire que cette transformation est déjà amorcée?; voir Lorentz (2006).

  • [5]

    Ces exportations ont été acheminées dans leur très grande majorité vers la Russie, où l’accélération de la demande de matériel roulant a pris de court les producteurs locaux.

  • [6]

    Les données sur la répartition de la main-d’œuvre par branche excluent les petites entreprises et les entreprises individuelles.

  • [7]

    Entre 1999 et 2006, la production brute s’est accrue en gros de 85 %, tandis que la valeur ajoutée brute a augmenté d’environ 67 %. L’écart entre production et valeur ajoutée semble avoir été assez constant au cours de la période 1999-2003, mais il s’est notablement accentué en 2004-06. Voir Shumylo (2007).

  • [8]

    Voir par exemple Brown et Earle (2004).

  • [9]

    Ernst et autres (1995) comparent l’URSS, la Chine, la Pologne, la Hongrie et la République tchèque en fonction de trois indicateurs de l’état de préparation à la transition vers l’économie de marché – mauvais développement structurel, aptitude institutionnelle à l’économie de marché et déséquilibre macroéconomique – et concluent que l’économie soviétique était de loin la moins préparée sur ces trois plans.

  • [10]

    La progression des salaires réels est de 17.4 % par an corrigée de l’indice des prix à la consommation, et d’environ 15 % corrigée de l’indice des prix à la production.

  • [11]

    Voir la comparaison des évolutions en matière de salaires et de productivité en Russie et en Ukraine effectuée par Ahrend, De Rosa et Tompson (2006). Ces auteurs ont recours à une unité monétaire fictive consistant en un panier composé à parts égales d’euros et de dollars des États-Unis. Cette construction fournit une mesure intéressante de la compétitivité internationale des prix industriels qui présente en outre l’avantage d’être largement indépendante des fluctuations du taux de change euro/dollar.

  • [12]

    Les données sur la valeur ajoutée par salarié ne sont pas disponibles par secteur?; ces résultats sont fondés sur des données pour l’ensemble de l’industrie en Russie et en Ukraine, ainsi que pour l’industrie russe, à l’exclusion des combustibles et de l’électricité.

  • [13]

    À l’exception des produits alimentaires, qui ont été affectés par l’interdiction imposée en 2006 par la Russie sur les importations de viande et de produits laitiers en provenance d’Ukraine.

  • [14]

    L’augmentation de la part des pays d’Asie dans les importations de l’Ukraine est particulièrement impressionnante compte tenu du niveau de pénétration initialement beaucoup plus bas des importations en provenance de ces pays.

  • [15]

    Trois fois plus importants que ceux observés en Ukraine (OCDE, 2006a).

  • [16]

    Le cadre Balassa-Samuelson (Balassa, 1964, et Samuelson, 1964) fournit une base théorique pour l’explication de l’écart à moyen et long terme des taux de change par rapport à leur niveau à parité de pouvoir d’achat (PPA) dans les économies émergentes. Comme les gains de productivité dans le secteur manufacturier sont généralement plus élevés dans les économies en transition que dans les économies développées, une appréciation réelle s’inscrit dans le processus de rattrapage. Une économie comme celle de l’Ukraine pourrait par conséquent être considérée comme étant handicapée par une appréciation réelle extrêmement rapide si elle s’éloignait dans une trop large mesure de la trajectoire Balassa-Samuelson, ce qui aurait des incidences négatives sur la croissance et/ou l’emploi. Pour un examen plus détaillé de l’effet Balassa-Samuelson dans les pays en transition, voir Gianella (2006, p. 24).

  • [17]

    Voir encadré 1.1.

  • [18]

    Voir à l’annexe 3.A2 un exposé détaillé de ces estimations.

  • [19]

    Cela est vrai pour les biens d’équipement et de consommation, mais aussi pour les produits chimiques plus complexes.

  • [20]

    Pindyuk (2006). En raison de la dépendance de l’Ukraine à l’égard des importations de pétrole et de gaz, c’est la Russie qui pèse le plus dans la facture des importations de l’Ukraine – environ le tiers – mais les importations autres que les hydrocarbures proviennent essentiellement d’Europe (plus de 40 % des importations, principalement des produits alimentaires, des biens d’équipement et des biens de consommation). La part de l’Asie était de 13 % en 2005.

  • [21]

    Les deux formes d’efficience sont importantes?: un monopole, par exemple, peut être efficient du point de vue technique (avec un niveau d’activité égal, et non inférieur, à sa fonction de production) mais pas du point de vue de la répartition des ressources, d’autant plus efficace que la concurrence est vigoureuse.

  • [22]

    Voir, par exemple, Aghion et Griffith (2005)?; ou Conway et autres (2006).

  • [23]

    Nicoletti et Scarpetta (2005).

  • [24]

    Voir, par exemple, BERD (2002)?; Carlin et autres (2001)?; Vagliasindi (2001).

  • [25]

    Voir OCDE (2006a) et Aghion et Bessonova (2006).

  • [26]

    Voir, par exemple, AMCU (2006), IERPC (2003, 2006), NTK (2006)?; Stotyka (2004) et Akimova et Shcherbakov (2002).

  • [27]

    Voir AMCU (2006) pour de plus amples détails. Le Comité antimonopole estime que 9 % des ventes concernaient des secteurs dominés par des monopoles et 35 à 36 %, des secteurs caractérisés par la présence d’acteurs en position dominante ou par une concurrence oligopolistique.

  • [28]

    Citons par exemple le secteur minier (à l’exception du charbon et de la tourbe), la production de coke, la téléphonie mobile et terrestre, le secteur brassicole, le tabac et les carburants automobiles, ainsi que certains segments des produits chimiques et de la construction mécanique.

  • [29]

    AMCU (2006), en particulier le tableau 3 et le graphique 3.

  • [30]

    Selon NTK (2006), 52 % des dirigeants ont jugé « importante » la concurrence sur les marchés où ils étaient présents?; 34 % l’ont jugée « modérée », et 14 %, faible ou inexistante.

  • [31]

    Voir, en particulier, NTK (2006) et IERPC (2006). Il convient toutefois de noter que selon l’IERPC (2006), certaines données semblent indiquer que le degré de pression concurrentielle s’est soit stabilisé, soit atténué légèrement après 2004.

  • [32]

    Pour une vue d’ensemble de la situation, voir Stotyka (2004).

  • [33]

    Exception notable à cet égard, Akimova et Shcherbakov (2002) s’intéressent exclusivement à l’efficience technique (efficience X). Il convient de noter que ces auteurs (2002) ne montrent pas de façon concluante les avantages de la concurrence pour l’efficience technique en Ukraine, mais leur analyse ne prend pas en compte la concurrence des importations?; or, comme on le verra, l’impact de l’ouverture des échanges dans certains secteurs en Ukraine est très important. Voir également Chernenko (2004) en ce qui concerne les données présentées par le Comité antimonopole d’Ukraine à l’occasion du Forum mondial sur la concurrence organisé par l’OCDE en 2004, et Blue Ribbon (2006, pp. 47-48). L’IERPC (2003) examine attentivement quelques secteurs clés mais ne propose pas d’analyse empirique de l’impact de la concurrence sur les résultats.

  • [34]

    Cela est peut-être aussi simplement le reflet du résultat de la concurrence : lorsque les entreprises locales réagissent rapidement et efficacement à la concurrence des importations, elles sont peut-être mieux à même de conserver leur part de marché.

  • [35]

    On en trouvera une excellente vue d’ensemble dans IERPC (2003).

  • [36]

    Les zones franches et les régions de développement prioritaires en sont sans doute des illustrations, mais le meilleur exemple de pratique récente est « l’expérience économique » menée dans le secteur des métaux ferreux de 1999 à 2002. Les entreprises métallurgiques participantes (c’est-à-dire le secteur dans sa quasi-totalité) étaient exemptées d’un certain nombre de taxes et de droits et bénéficiaient également d’une remise de leurs arriérés d’impôts et pénalités fiscales, ainsi que d’un taux d’imposition des bénéfices de 9 % (relevé par la suite à 15 %) au lieu du taux normal de 30 %. En tout, ces mesures auraient coûté au budget plus de 2.5 milliards UAH par an. Selon Eremenko et Lisenkova (2005), les avantages que les producteurs en ont retirés ont été partiellement compensés par des actions antidumping à l’étranger.

  • [37]

    Voir les données de l’enquête dans IERPC (2006, p. 5) en ce qui concerne l’importance qu’il y a à entretenir des relations informelles avec les responsables des administrations municipales, provinciales et centrales.

  • [38]

    Voir Voigt (2007).

  • [39]

    En Ukraine, les termes « monopoles naturels » n’ont pas la même signification que dans les textes économiques occidentaux (échelle de production efficiente minimum égale ou supérieure à la taille du marché). Ils renvoient plutôt spécifiquement à un certain nombre de monopoles dans le secteur des infrastructures – en particulier dans le transport et la distribution d’électricité, le transport par pipeline, le transport ferroviaire, le contrôle de la circulation aérienne, l’approvisionnement en eau et la prestation de certains services portuaires et aéroportuaires spécialisés. Voir « About natural monopolies » (2003).

  • [40]

    Pour plus de détails, voir AIE (2006), chapitre 6.

  • [41]

    Selon les responsables du Comité antimonopole d’Ukraine, il existe, dans des domaines comme l’approvisionnement en eau, des dizaines de milliers de « régulateurs » qui fixent les tarifs en Ukraine.

  • [42]

    Les critiques font valoir que ces taux de profit résultent en partie d’efforts délibérés pour restreindre le nombre de wagons dédiés au transport ferroviaire de marchandises particulièrement lucratives comme les produits pétroliers.

  • [43]

    Pour un aperçu des données de plus en plus nombreuses sur les avantages de la libéralisation des services pour les industries manufacturières, voir Arnold et autres (2007)?; Nicoletti et Scarpetta (2003)?; Conway et autres (2006).

  • [44]

    Gazizullin (2006, p. 4).

  • [45]

    Blue Ribbon (2006, p. 48). On notera qu’une réforme radicale des services d’utilité publique devra aussi s’accompagner de la mise en place d’aides sociales pour les personnes démunies afin d’atténuer l’impact des hausses tarifaires nécessaires pour attirer l’investissement dans ces secteurs.

  • [46]

    La plus ancienne et la plus importante est la Commission nationale de réglementation de l’électricité, qui a été créée en 2000?; la Commission nationale de réglementation des communications a débuté ses activités en 2005.

  • [47]

    « Vnutrennii rynok » (2007)?; Dubien (2007).

  • [48]

    « Kontseptsiya Derzhavnoi » (2006).

  • [49]

    Les plaintes formulées par les entreprises concernant la hausse des tarifs ferroviaires n’ont pas débouché sur la création d’un organisme de réglementation spécialisé mais sur la participation du ministère de l’Économie ainsi que du ministère des Transports et des Communications à la fixation des tarifs.

  • [50]

    Il est en fait difficile de l’affirmer avec certitude, étant donné la complexité du système, qui prévoit souvent une multiplicité de tarifs pour une seule marchandise, en fonction du poids, de la distance, de l’horaire, etc.

  • [51]

    L’attribution d’une licence GSM à Ukrtelekom a peut-être été motivée par la volonté d’en augmenter la valeur dans la perspective de sa privatisation.

  • [52]

    La concentration observée dans des secteurs comme la métallurgie, où les acteurs internationaux sont de très grandes entreprises, est peut-être plus ou moins inévitable – un certain niveau d’intégration est parfois même souhaitable – et n’entrave pas nécessairement la concurrence dès lors que les marchés restent ouverts à la concurrence.

  • [53]

    Guellec et Van Pottelsberghe de la Potterie (2001)?; Hemmings (2005).

  • [54]

    Ewe-Ghee (2001)?; Savvides et Zachariadis (2005). Lipsey (2007) fait valoir un point important, à savoir que l’impact positif des flux d’IDE semble supérieur dans les pays qui se sont ouverts à l’IDE après avoir été considérablement ou entièrement fermés à ce type d’investissement. L’Ukraine, comme tous les pays en transition, appartient de toute évidence à cette catégorie.

  • [55]

    OCDE (2004)?; Yudaeva et autres (2002).

  • [56]

    Lutz, Talavera et Park (2006).

  • [57]

    Mittal Steel a versé 4.8 milliards USD, soit 5.5 % du PIB.

  • [58]

    Le développement du secteur bancaire, en particulier, témoigne des gains qui peuvent découler de l’ouverture de secteurs de services importants à l’investissement étranger??: la part des banques étrangères dans le total des actifs du secteur est passée de 15 % en 2004 à 30 % environ à la fin de 2006?; voir Dushkevych et Selenyuk (2007).

  • [59]

    Comme on l’a vu au chapitre 2, le principe du traitement national n’est pas inscrit dans la loi en ce qui concerne la politique de réglementation.

  • [60]

    Voir notamment Kinoshita et Campos (2003)?; Lipsey (2007)?; et Kostevc et autres (2007). Voir également les conclusions de Bevan et Estrin (2000)?; de Bevan et autres (2004)?; de Merlevede et Schoors (2004, 2005)?; et, enfin, de Anghel (2006). Ces auteurs font état à des degrés divers du rôle significatif de la qualité des institutions dans le choix de la destination de l’IDE.

  • [61]

    Kinoshita et Campos (2003) constatent que les effets d’agglomération et la qualité institutionnelle sont les deux facteurs les plus importants eu égard à l’orientation des flux d’IDE.

  • [62]

    Voir Davis (2005).

  • [63]

    Les dispositions en question concernent, entre autres, la propriété intellectuelle, les droits à l’exportation sur les produits agricoles, les activités des compagnies d’assurance et des banques, les droits à l’exportation sur les déchets métalliques et certains aspects des régimes fiscal, douanier et réglementaire.

  • [64]

    Voir Shnyrkov et autres (2006)?; ministère de l’Économie (2005)?; « Overall Impact » (2005)?; et Pavel et autres (2004).

  • [65]

    L’industrie du textile et du cuir de l’Ukraine bénéficiera des réductions tarifaires pour cette raison (Pavel et autres, 2004). Dans le secteur des biens ne faisant pas l’objet d’échanges internationaux, les hôtels et les restaurants devraient également profiter de l’accession à l’OMC.

  • [66]

    La restructuration des entreprises d’État elles-mêmes est entravée par la législation protectrice concernant les procédures de faillite décrites au chapitre 2 et, dans le cas de nombreuses privatisations, par des clauses sociales potentiellement contraignantes sur la préservation des emplois et d’autres conditions applicables à la gestion des sociétés après la privatisation.

  • [67]

    La deuxième vente de Kryvorizhstal demeure exceptionnelle à cet égard.

  • [68]

    Le 14 mai, le gouvernement a suspendu la privatisation des participations publiques dans Ukrtelekom et le complexe portuaire d’Odessa, en invoquant la crise politique en cours. Le 22 mai, une décision rendue par un tribunal a bloqué une tentative de vendre ne serait-ce que 1 % d’une participation dans Ukrtelekom dans le but de tester le marché.

  • [69]

    D’aucuns ont prétendu que les soumissionnaires admissibles étaient exclus de l’enchère et que les deux entreprises qui ont finalement été admises à participer représentaient le même propriétaire effectif.

  • [70]

    Il a toutefois chuté à 0.6 % en 2006. Cela constitue pour les entreprises un problème tenant en partie au fait que les exigences relatives au transfert des bénéfices ne sont ni prévisibles ni stables?; le gouvernement les modifie régulièrement.

  • [71]

    Pour plus de détails, voir FMI (2007b, p. 19).

  • [72]

    Leonov et Zhuk (2005)?; FMI (2007).

  • [73]

    Akimova et Schwödiauer (2003) sont la principale exception à cette règle?: leurs conclusions concernant la différence entre propriété privée et propriété publique ne sont pas solides, mais leur étude porte principalement sur la structure de la propriété des entreprises privatisées (propriété ukrainienne nationale ou de l’étranger, propriété étrangère, propriété publique résiduelle) et non sur la privatisation proprement dite.

  • [74]

    On aurait tort, évidemment, d’en conclure que les processus de privatisation n’ont pas d’importance?: selon la manière dont se déroulent les privatisations, leurs retombées positives peuvent en effet être plus ou moins importantes et plus ou moins rapides.

  • [75]

    Voir Dubrovskiy et autres (2004), et notamment les conclusions présentées pp. 141 et suivantes.

  • [76]

    Pivovarsky (2003) constate également que le fait que l’État détienne une participation majoritaire a statistiquement un effet négatif important sur la productivité totale des facteurs. Le coefficient du secteur nationalisé à moins de 50 % est négatif mais n’est pas significatif.

  • [77]

    L’effet est deux fois supérieur à court terme mais diminue également à long terme pour certaines spécifications du modèle empirique utilisé.

  • [78]

    Paskhaver et Verkhovodova (2006).

  • [79]

    Pour plus de détails, voir Gazizullin (2006) et AIE (2006).

  • [80]

    Exception faite du nucléaire et de l’hydraulique.

  • [81]

    Voir Tompson (2004) qui explique comment la privatisation partielle prématurée en Russie a créé des structures de propriété qui ont au bout du compte rendu la réforme de l’électricité plus difficile.

  • [82]

    En ce qui concerne les autres aspects complémentaires de la privatisation et de la concurrence, voir Megginson et Netter (2001)?; Commander et autres (1999)?; et, enfin, les travaux passés en revue dans Nellis (1998). Dans une étude menée sur des entreprises exerçant des activités en Bulgarie, en Roumanie et en Pologne, Angelucci et autres (2002) ont relevé que la pression concurrentielle influence davantage la productivité des entreprises privatisées. C’est ce qu’ont également constaté Earle et Estrin (2003) en Russie. En ce qui concerne le Mexique, voir La Porta et Lopez-de-Silanes (1997).

  • [83]

    Voir Commander et autres (1999, p. 10). Lorsque la surveillance des actionnaires et des créanciers est faible et que la propriété est dispersée, une concurrence vigoureuse sur le marché des produits peut augmenter la pression externe en faveur d’une gestion plus efficiente, en accroissant la sensibilité des bénéfices aux coûts unitaires, tout en réduisant les coûts d’agence dans l’entreprise, et en obligeant les dirigeants à se préoccuper davantage de la maximisation des bénéfices.

  • [84]

    Si l’élasticité-prix par rapport à l’offre n’est pas infinie, ce qui est probablement le cas, il faut utiliser des méthodes économétriques spécifiques pour corriger le biais potentiel de simultanéité (voir Gianella et Chanteloup, 2006).

  • [85]

    Les pays suivants ont été prix en compte: Allemagne, Autriche, Bulgarie, Corée, Espagne, États-Unis, Fédération de Russie, Finlande, France, Hongrie, Inde, Italie, Japon, Lettonie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, République tchèque, République slovaque, Suède, Turquie et Royaume-Uni. Parmi les principaux partenaires commerciaux, il manque la Chine, le Turkménistan et le Bélarus, faute de données disponibles.

  • [86]

    On pourra obtenir sur demande des informations complémentaires sur l’élaboration de l’ensemble de données.

  • [87]

    Le coefficient pour HHI n’a été que légèrement plus faible.

Le présent chapitre examine le défi que l’Ukraine doit relever pour conserver et renforcer sa compétitivité à long terme. Il analyse d’abord certains indicateurs de la compétitivité et les forces à l’œuvre dans les évolutions récentes. De la première section se dégagent deux conclusions principales :

  • Même si la spécialisation internationale actuelle de l’Ukraine est relativement favorable eu égard à son niveau de productivité globale, elle repose sur des bases étroites – l’Ukraine possède des avantages comparatifs révélés dans un nombre restreint de secteurs seulement.
  • Malgré la croissance de la productivité particulièrement remarquable enregistrée ces dernières années, les producteurs ukrainiens subiront au cours des prochaines années la pression grandissante de la hausse rapide des coûts de l’énergie et de la main-d’œuvre ainsi que de la tendance à l’appréciation réelle face aux pays asiatiques dont la monnaie est actuellement liée au dollar. D’autre part, il sera de plus en plus difficile de maintenir une forte croissance de la productivité, notamment parce qu’il n’est plus guère possible de réaliser assez facilement des gains de productivité par des suppressions d’emplois et une utilisation accrue des capacités.

L’étude s’interroge par conséquent sur la question de savoir ce que l’Ukraine peut faire pour faciliter la poursuite d’une convergence rapide, et insiste sur le rôle potentiel que l’amélioration de la concurrence pourrait tenir dans le renforcement de la compétitivité. Tout porte à croire en effet qu’en Ukraine comme ailleurs, la concurrence stimule les résultats des entreprises ; or, sur de nombreux marchés ukrainiens, la concurrence demeure trop faible en raison de facteurs structurels et, dans de nombreux secteurs, de la réglementation relative à la concurrence et des carences des institutions. L’étude insiste enfin sur le fait que des flux d’IDE et de nouvelles privatisations pourraient également aider l’Ukraine à maintenir une forte croissance de la productivité. Le présent chapitre récapitule les résultats d’une analyse des effets des privatisations sur la productivité globale des facteurs de l’Ukraine réalisée à l’aide de données de panel couvrant la grande majorité des entreprises manufacturières qui appartenaient auparavant à l’État. Cette analyse confirme les avantages substantiels de la privatisation – pour les propriétaires ukrainiens comme pour les propriétaires étrangers – du point de vue de la croissance de la productivité en Ukraine, et conclut que ces avantages augmentent avec le temps. On verra également ici la forte relation de complémentarité qui existe entre concurrence et privatisation : de façon générale, en effet, les entreprises privées réagissent plus rapidement à un accroissement de la concurrence que leurs rivales du secteur public, et les avantages de la privatisation sont plus grands lorsqu’elle va de pair avec une concurrence vigoureuse.

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Mis en ligne sur Cairn.info le 01/09/2009 ISBN 9264037557

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Comment la productivité influence la compétitivité des pays ?

Les coûts de production au-delà du cout du travail et du capital sont influencés par la productivité. Plusieurs éléments sont susceptibles d'influencer cette productivité : La qualité des infrastructures telles que les routes et les réseaux de télécommunications. Ces derniers facilitent les échanges.

Quel est le lien entre la compétitivité et la productivité des entreprises ?

La productivité des entreprises est centrale dans leur compétitivité. Mais l'entreprise n'est pas seule, sa productivité est aussi liée à celle de ses fournisseurs et, plus largement, à son environnement. Ainsi, les institutions (cadre réglementaire, etc.)

Quels sont les déterminants de la compétitivité ?

La compétitivité hors prix dépend de très nombreux facteurs, tels que la qualité des produits, l'innovation, le respect des délais et le service après-vente, l'efficacité commerciale, l'adaptation à la demande.

Quels sont les déterminants de la compétitivité des entreprises ?

A l'échelle nationale, les dotations en ressources, la technologie, la productivité, les caractéristiques du produit, la régulation fiscale et monétaire et enfin la politique des échanges semblent être les facteurs les plus importants qui conditionnent la compétitivité d'une industrie et/ou d'une entreprise.

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