En hiver, les animaux se mettent à l'abri du froid, ralentissent leur métabolisme ou entrent en hibernation. Et les plantes ? La vie "fixée" les oblige à s'adapter à leur environnement, et notamment aux conditions climatiques. Les végétaux ont ainsi développé de véritables stratégies pour résister au froid hivernal. Show
Végétation au ras du sol ou en hauteur ?L'adaptation des plantes au froid est d'abord liée à leur morphologie, et notamment à leur hauteur. Vous avez sans doute déjà remarqué que la végétation de haute montagne est basse, ramassée sur elle-même ; tandis que celle des zones tropicales est haute et exubérante. Les végétaux sont en effet classés en 6 groupes biologiques :
Stratégies anti-froid chez les végétauxSelon le groupe auquel appartiennent les plantes, les stratégies de résistance au froid hivernal varient. Bien souvent, plusieurs stratégies sont utilisées simultanément par une même plante. Chez les arbres caducs : chute des feuilles en automneSi les arbres caducs perdent leurs feuilles en
hiver, c'est bien pour résister au froid ! La chute des feuilles leur permet de limiter considérablement leurs besoins en eau durant la période hivernale (le sol étant parfois gelé durant de longues périodes, ce qui rend l'eau inexploitable pour les racines). C'est également un moyen de se défaire d'un organe pour mieux préserver le reste de la plante. En effet, chez les espèces à feuillage caduc, pour maintenir les feuilles vivantes, il faut un flux de sève suffisant ; or, lors des épisodes de
gel, l'eau contenue dans la sève circulante se transformerait en cristaux de glace. L'augmentation de volume qui accompagne ce changement d'état ferait éclater les cellules végétales (essayez de congeler un verre plein d'eau : le verre se fend sous la pression de la glace) : celles des feuilles, bien sûr, mais aussi celles du bois, ce qui signerait la mort de l'arbre ou de l'arbuste... Le végétal, en perdant ses feuilles, permet à la sève de redescendre vers les racines, protégeant ainsi le
reste des parties aériennes. >> Lire aussi : Pourquoi les feuilles se colorent en automne Feuillage marcescent Chez les persistants : feuilles coriaces et sombresEt les
persistants, me direz-vous ? Comment font-ils, eux, pour conserver leurs feuilles sans risquer l'éclatement des cellules en cas de gel ? D'abord, leurs feuilles sont souvent plus petites que celles des feuillus caducs (aiguilles des conifères, feuille d'olivier
versus feuille de marronnier), moins découpées, et surtout plus épaisses, plus dures, souvent vernissées, et contenant peu d'eau. Ainsi protégées, elles résistent mieux aux températures négatives et elles perdent moins d'eau par transpiration, et peuvent donc se maintenir avec un flux de sève réduit. Car la sève des espèces persistantes, en hiver, s'épaissit (et donc circule moins vite) et se concentre en
minéraux (potassium notamment) et en sucres (issus de la photosynthèse). Ces substances dites "à effet osmotique" agissent comme de véritables antigel, et permettent à la sève de ne pas geler... jusqu'à un certain point, variable selon les espèces : ainsi, un laurier rose, quoique persistant, résistera moins bien à des gelées qu'un citronnier, lui-même
moins rustique qu'un buis ou un conifère tel que le sapin (à ce propos, il existe aussi des conifères caducs). Bulbes, tubercules, rhizomes : passer l'hiver "au chaud" !Là, ce n'est pas un scoop : les bulbes et les autres racines tubéreuses permettent à la plante de se réfugier sous terre, à l'abri du froid, dans un organe de réserve où elles stockent de l'énergie (sous forme d'amidon, par exemple), en conservant un (ou plusieurs) bourgeon ou germe qui ne demandera qu'à se développer à toute allure dès que les conditions redeviendront clémentes. Cette stratégie permet aux plantes de résister à des températures très basses : sous terre, même si le sol est gelé, les températures sont largement supérieures à celles de l'air. Une adaptation progressive au froid... et vice-versaLes plantes savent s'adapter au froid, mais cette adaptation est
progressive : les végétaux ne passent pas en "mode hiver" du jour au lendemain, il leur faut une période de transition entre l'été, période de croissance, et l'hiver, période de repos, pour que le métabolisme se mette à l"heure d'hiver ! Deux signaux principaux indiquent à la plante qu'il est temps de mettre en oeuvre les stratégies anti-froid : le raccourcissement de la durée des jours, associé à la baisse progressive des températures. Si brutalement, au mois de septembre, on exposait les
plantes dites rustiques à des -10°C, elles mourraient, alors que cette température en décembre ne leur fait pas peur. >> Lire aussi :
Un mot sur les voiles d'hivernage et autres
protections Quelle est l'influence de la température sur les végétaux ?La température est un facteur clé de la croissance et du développement des plantes. Conjuguée avec la luminosité, le dioxyde de carbone, l'humidité dans l'air, l'eau et les nutriments, la température influe sur la croissance des plantes et ultimement le rendement des cultures.
Quelle est l'influence de la température sur la photosynthèse ?Un optimum thermique calé sur la température moyenne du milieu. Les plantes de milieux froids ou dont la saison de croissance est froide ont une photosynthèse plus élevée à basses températures. Celles de milieux chauds, ou se développant durant la saison chaude, ont une photosynthèse plus élevée à hautes températures.
Comment les plantes s'adaptent au changement climatique ?Les plantes sont-elles capables de s'adapter au changement climatique ? Oui selon deux études qui se sont penchées sur le génome d'Arabidopsis thaliana. Certains gènes contrôlent cette adaptation et la plante peut posséder les armes pour vivre sous des climats bien différents.
Comment font les végétaux pour passer l'hiver ?Certaines passent l'hiver sous terre. Protégées du froid par une bonne couche de terre, elles passent l'hiver sous forme de bulbe comme les jonquilles par exemple. Toute l'énergie stockée dans le bulbe subviendra aux besoins de la plante, lui permettant de croître à l'arrivée du printemps, lorsque le sol se réchauffe.
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