Le point sur | 6 min | Published le 11/06/10 - Dernière mise à jour le 13/09/22 Identifier les facteurs de risques d’un traumatisme dentaire et les comprendre est essentiel pour la
prévention. Si l’on se réfère à la sinistralité de SHAM sur les 10 dernières années, entre 125 et 150 dommages de lésions dentaires sont déclarés chaque année. L'analyse des dossiers de sinistres fait apparaître que dans 80% des cas, l'origine du dommage dentaire est due à une intubation. Les autres causes comme les chutes ou les agressions représentent les 20% restant. Concernant
les accidents d’anesthésies, 40% d'entre eux sont en rapport avec un traumatisme dentaire. La responsabilité de l’anesthésiste peut être mise en cause soit par un examen clinique insuffisant, soit par l’absence d’information du patient concernant les risques de traumatisme dentaire lors de l’intubation.
Dr. Franck DENHEZ, Chirurgien Dentiste, Expert près la Cour d'Appel de Versailles, Hôpital Percy CLAMART. Plusieurs éléments généralement anatomiques, morphologiques et/ou pathologiques peuvent constituer une difficulté à la laryngoscopie lors de l’intubation :
Situés au carrefour antérieur de l’extrémité céphalique, les dents et les maxillaires constituent un véritable pare choc naturel de la face. C’est pourquoi un certain nombre de facteurs constitutionnels comme la proalvéolie qui aboutit à des dents en position très avancée, ou la rétrognatie qui se manifeste par un menton fuyant et une langue très postérieure doivent être considérées comme des difficultés éventuelles et doivent être soigneusement notées. L’âge est un élément à considérer. En effet, la denture lactéale (denture de lait) par nature plus labile surtout en phase de résorption radiculaire, sera plus fragile qu’une denture définitive mature. De même, une denture mixte avec des dents définitives (dont l’édification des racines n’est pas finie) et des dents lactéales, constitue un élément de fragilité. La denture de la personne âgée (souvent porteuse de nombreux soins prothétiques et de soins conservateurs) par diminution physiologique de la qualité du tissu de soutien des dents (résorption osseuse physiologique) est plus exposée aux traumatismes alvéolo-dentaires liés à l’utilisation du laryngoscope. L’état plus ou moins carieux des organes dentaires constitue un élément de fragilité pour la partie coronaire des dents. Même soignée et reconstituée, la dent demeure plus fragile qu’une dent saine. Les dévitalisations effectuées lorsque le processus carieux est avancé, diminuent les propriétés mécaniques des dents. En effet, le ligament alvéolo-dentaire ne joue plus son rôle d’amortisseur (processus de synostose) et le dessèchement fragilise la dent lors des chocs. Un autre élément pathologique à considérer et non l’un des moindres, est constitué par l’ensemble des maladies parodontales. Elles aboutissent à de fortes mobilités de la dent allant parfois jusqu’à la perte de l’organe. Elles sont en rapport avec une perte progressive de l’os qui soutient les dents. Les troubles de dentinogénèse qui rendent la dent plus fragile favorisent la survenue de fractures coronaires et/ou radiculaires. Ils constituent des éléments de fragilité. On distingue :
Mécanisme lésionnel à l’origine du traumatisme dentaire (le fait générateur)L’appui mécanique excessif du laryngoscope au niveau des dents ou des prothèses est le plus généralement à l’origine du traumatisme. Ce mécanisme n’est pas le seul, on se doit également d’évoquer un serrage iatrogène des dents en peropératoire, voire dans la phase de réveil, sur la sonde d’intubation, la canule de Guedel, le masque laryngé ou tout autre élément présent à ce moment entre les arcades dentaires (fibroscope, instruments de chirurgie...). Les dents “victimes” sont le plus souvent les incisives. Ils vont de la simple fracture d’un bord libre de l’émail, à l’expulsion complète de la dent avec une partie de la table osseuse sans exclure le risque d’inhalation ou d’ingestion de l’élément fracturé ou luxé.
Lorsque l’incident survient :
Il est probable que les traumatismes alvéolo dentaires survenant lors des intubations demeurent une part considérable des incidents relatés en anesthésie. En effet, avec le vieillissement de la population, l’anesthésiste sera de plus en plus confronté à des sujets âgés ayant conservé une denture souvent porteuse de multiples soins conservateurs et de restaurations prothétiques fixes de plus ou moins grande étendue. Le patient qui aura au cours de sa vie, au prix de multiples efforts notamment financiers, préservé un état dentaire acceptable, admettra difficilement le dommage qu’il pourrait subir lors d’une intubation dans le cadre d’une chirurgie ou acte diagnostic réglée. Pourquoi voir un dentaire avant intervention chirurgicale ?RÉPONSE : Un examen dentaire avant une opération chirurgicale permet de s'assurer que le patient n'a pas d'abcès dentaires, d'infections dentaires ou de maladies parodontales.
Comment savoir si une infection dentaire est grave ?C'est une infection grave qu'il faut traiter rapidement sans quoi, elle peut entraîner des conséquences fâcheuses. Les premiers signes d'un abcès sont souvent une enflure et une rougeur près de la dent concernée, une douleur sourde, particulièrement durant la mastication, ou encore un mal de tête et de la fièvre.
Pourquoi ne pas extraire une dent infectée ?En effet, si l'infection touche la gencive autour d'une dent, il y a un risque de perdre celle-ci. Lorsque l'os alvéolaire qui tient la dent est trop endommagé, cette dernière commencer à bouger et est de plus en plus susceptible de tomber.
Pourquoi une infection dentaire persiste ?Les maladies parodontales provoquées par des bactéries agressives entrainent une inflammation et créent une poche infectieuse. Une carie mal soignée va ainsi évoluer vers une rage de dents, puis vers une nécrose de la pulpe dentaire, il est donc indispensable de consulter un dentiste Hongrie rapidement.
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