Comment la théorie des avantages comparatifs Explique

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Notion de SES | Dernière mise à jour : 09/05/2022

Lexique

Ce sont les avantages que tel ou tel pays peut mettre en avant et exploiter dans l'échange international, justement dans la mesure où les autres pays ne les possèdent pas ou les possèdent à  un moindre degré. L'expression peut aussi désigner, par un raccourci, la loi des avantages comparatifs de Ricardo.

Définition

Cette expression est à  rattacher au libre-échange. Elle est d'abord un raccourci pour dire "loi des avantages comparatifs". Cette loi (au sens scientifique du terme, pas au sens législatif) a été développée par D. Ricardo au 19è siècle pour montrer que tous les pays gagnaient à  échanger librement leurs marchandises, leurs facteurs de production (capital et travail) étant immobilisées à  l'intérieur de leurs frontières.

  • Quand les avantages sont "absolus", un pays X fabrique le bien A avec  moins de travail que ne le ferait le pays Y, alors que le pays Y fabrique le bien B avec moins de travail que le pays X. On comprend facilement que X et Y ont intérêt à  se spécialiser chacun dans la fabrication d'un seul des deux produits et à  s'échanger leur production. C'est A. Smith à  la fin du 18è siècle qui avait mis en évidence cette loi.
  • Mais Ricardo montre, et c'est la loi des avantages comparatifs, que même si le pays X fabrique A et B avec plus de travail que le pays Y, les deux pays ont intérêt à  se spécialiser et à  échanger leur production, X dans le produit où il a le plus faible désavantage, Y dans le produit où il a le plus grand avantage. Les pays doivent donc "comparer" leurs avantages (ou désavantages) respectifs, d'où le nom de la loi.

Pour Ricardo, puisque tous les pays gagnent à  l'échange international et à  la spécialisation qui va avec, il faut absolument agir pour imposer partout le libre-échange.

Aujourd'hui, quand on parle des avantages comparatifs, on entend par là  les avantages que tel ou tel pays peut mettre en avant et exploiter dans l'échange international (le coût de sa main d'oeuvre, la formation de ses ingénieurs, la facilité d'accès aux ressources en matières premières, etc .), justement dans la mesure où les autres pays ne les possèdent pas ou les possèdent à  un moindre degré.

Enjeux

La discussion sur les avantages comparatifs a évidemment un enjeu de taille puisque la conclusion que l'on tire de l'existence de ces avantages comparatifs est la nécessité de se spécialiser et de mettre en oeuvre le libre-échange. Le débat porte  donc sur les gains à  l'échange, en particulier sur la question de savoir si les gains sont également répartis entre tous les participants à  l'échange mondial. Si ce n'est pas le cas, on est amené à  discuter sur les conditions qui devraient encadrer le libre-échange.

Indicateurs

Il n'y a pas d'indicateur qui permette de mesurer les avantages comparatifs, en général. Ricardo comparait les coûts des produits en termes de quantité de travail (c'est-à-dire le temps de travail) nécessaire pour les fabriquer. Aujourd'hui, on ne peut plus raisonner ainsi. On recherche ce qui fonde les différences de coût, mais on ne peut pas réellement parler d'indicateurs.

Tendances

Aujourd'hui, c'est bien toujours sur les avantages comparatifs que reposent, en partie, la spécialisation et la division internationale du travail. Dans les économies dont le degré d'ouverture est élevé, il est très important de développer des avantages comparatifs mais, la concurrence étant de plus en plus grande, c'est de plus en plus difficile. Et les avantages sont de plus en plus "fins", c'est-à -dire que la différenciation entre les produits repose sur des éléments de plus en plus complexes.

Erreurs Fréquentes

Le premier risque d'erreur est de confondre avantages comparatifs et avantages absolus. Pour éviter cette confusion, on peut d'abord apprendre comme il faut le cours, puis se raccrocher au sens du mot "comparatif" qui amène à  l'idée qu'il faut comparer la situation relative des deux pays.

Le second risque d'erreur est d'assimiler avantages comparatifs et dotation factorielle (voir cette notion). La dotation factorielle suppose plusieurs facteurs de production plus ou moins abondants et que les avantages comparatifs supposent uniquement un facteur de production, le travail, plus ou moins productif selon le type de biens produits.

Mais ce qui arrive le plus souvent, c'est que vous n'ayez aucune idée de ce que sont les avantages comparatifs ! Il ne s'agit pas alors d'une erreur ...

« Dans un système d‘entière liberté de commerce, chaque pays consacre son capital et son industrie à tel emploi qui lui paraît le plus utile. Les vues de l’intérêt individuel s’accordent parfaitement avec le bien universel de toute la société. C’est ainsi qu’en encourageant l’industrie, en récompensant le talent, et en tirant tout le parti possible des bienfaits de la nature, on parvient à une meilleure distribution et à plus d‘économie dans le travail. En même temps, l’accroissement de la masse générale des produits répand partout le bien-être ; l’échange lie entre elles toutes les nations du monde civilisé par les nœuds communs de l’intérêt, par des relations amicales, et en fait une seule et grande société. » Des principes de l’économie politique et de l’impôt, David Ricardo (1817)

C’est à partir de son analyse de la répartition (cf. fiche : De la théorie de la répartition à la théorie du commerce international) que David Ricardo va s’intéresser au rôle des échanges extérieurs dans la production de richesse. Il va prolonger la notion d’avantages absolus développée par Adam Smith afin de mettre en évidence l’importance des avantages comparatifs. Il offre ainsi au libre échange une justification théorique très importante qui demeure encore aujourd’hui une des clés de voute du processus de libéralisation du commerce international.

1. De la théorie des avantages absolus à la théorie des avantages comparatifs

Ricardo dans son ouvrage se réfère directement à la pensée d’Adam Smith. Il écrit ainsi que « Le docteur Smith a parfaitement développé les effets nuisibles du système mercantile, qui n’avait pour but que de faire hausser le prix des marchandises dans le pays, en repoussant la concurrence des produits étrangers ». La référence aux mercantilistes renvoie aux mesures protectionnistes qui s’opposent au libre échange. Ricardo s’inscrit ainsi dans la défense du libre échange, débat qui fait rage à l’époque en Angleterre.

a. La théorie des avantages absolus chez Smith

Selon l’analyse de Smith, si un pays est plus efficace dans la production d’un bien par rapport à un autre pays qui lui même est aussi plus efficace dans la production d’un autre bien, alors les deux auront un intérêt à l’échange.

Pourquoi alors produire un bien à un prix plus élevé que de l’acheter à un prix moins élevé dans un autre pays ?
Le processus de spécialisation ou de division internationale du travail, cher à la pensée de Smith, conduit ainsi chaque pays à produire le bien sur lequel il dispose d’un avantage absolu. La différence entre les pays en termes d’avantage absolu met en évidence l’importance de la productivité des facteurs de production, et surtout celle du travail.

Selon cette théorie des avantages absolus, la spécialisation internationale des pays va permettre d’utiliser de façon plus efficace les quantités disponibles de facteurs de production pour chaque pays. Elle procure plus de richesses en permettant une meilleure allocation des moyens de production. De plus, cette spécialisation augmente la richesse globale et le bien être collectif. Les échanges internationaux deviennent avec Smith un jeu à somme positive (gagnant/gagnant) sous réserve d’avantages absolus, à la différence de l’analyse mercantiliste qui supposait au contraire un jeu à somme nulle (gagnant/perdant).

Mais que proposer alors à pays qui ne dispose d’aucun avantage absolu ?

b. La théorie des avantages comparatifs

David Ricardo va répondre à cette question avec la théorie des avantages comparatifs. Son analyse repose sur un certain nombre d’hypothèses. Premièrement, le seul facteur de production est le travail, le capital correspondant à du travail indirect (théorie de la valeur travail). Deuxièmement, le facteur travail circule librement à l’intérieur du pays ce qui permet une allocation optimale de cette ressource.

En revanche, ce facteur de production est immobile à l’échelle internationale, il n’y a pas de processus migratoire. Le commerce extérieur correspond à l’échange de produits différents (commerce interbranche). Chaque pays est de taille identique, et dispose de contraintes et de niveaux techniques différents (productivité du travail). Les coûts de production et donc le prix (prix relatif) sont déterminés par la quantité de facteur de production utilisée. L’échange entre deux pays se réalise donc en fonction des quantités de travail nécessaires pour produire les marchandises.

Dans son fameux exemple de l’Angleterre et du Portugal, ce dernier dispose d’un avantage absolu dans la production des deux marchandises échangées (drap et vin). L’Angleterre dispose-t-elle alors d’un avantage à l’échange ? La réponse de Ricardo est positive. En effet, la comparaison par l’intermédiaire du prix relatif des biens, des gains à l’échange entre les deux nations, conduit Ricardo à montrer que même si l’Angleterre ne dispose d’aucun avantage absolu, elle a tout intérêt à importer du vin du Portugal et à exporter du drap même si le Portugal est plus efficace sur ce dernier produit que l’Angleterre. En se spécialisant dans le drap, l’Angleterre va pouvoir importer du vin à un meilleur prix et produire du drap en plus grande quantité grâce à une main d’œuvre plus abondante. Il en est de même pour le Portugal qui a tout intérêt à se spécialiser dans le vin car il dispose d’un avantage plus important dans cette production.

En résumé, un pays a intérêt à se spécialiser dans la production du bien pour lequel il dispose d’un avantage comparatif ou pour lequel il est le moins désavantagé.

2. Le libre échange : source de bien être et d'harmonie entre les peuples

• Le point de départ de l’analyse de Ricardo reposait sur son inquiétude concernant les rendements décroissants et l’état stationnaire de l’économie. Grâce à l’analyse des avantages comparatifs, il affirme ainsi qu’il a cherché « à prouver que le taux des profits ne peut jamais hausser qu’en raison d‘une baisse des salaires, et que cette baisse ne peut être permanente qu’autant qu’il y aura une diminution dans le prix des denrées que l’ouvrier achète avec ses gages. Si, par l’accroissement du commerce étranger, ou par des perfectionnements dans les machines, on peut fournir aux travailleurs la nourriture et les autres objets de première nécessité à plus bas prix, les profits hausseront. Si, au lieu de récolter du blé chez nous, et de fabriquer nous-mêmes l’habillement et les objets nécessaires pour la consommation de l’ouvrier, nous découvrons un nouveau marché où nous puissions nous procurer ces objets à meilleur compte, les salaires devront baisser et les profits s’accroître ».

Les échanges extérieurs constituent ainsi un moyen important pour sortir l’économie de l’état stationnaire. Ils permettent aussi d’augmenter la production mondiale grâce aux économies d’échelle réalisées et aussi le bien être des populations par la diffusion de produits diversifiés et la baisse de leur prix. La division internationale du travail permet ainsi une allocation optimale des ressources limitées.

• De plus, le développement des échanges internationaux constitue pour Ricardo un moyen pour rendre plus dépendants les pays entre eux, et ainsi favoriser la réduction des antagonismes et donc la paix entre les nations (principe du commerce pacificateur de Montesquieu).

L'essentiel

L’analyse de Ricardo le conduit à chercher les moyens pour sortir l’économie de l’état stationnaire et de ses rendements décroissants. Les échanges extérieurs jouent alors un rôle salvateur car ils permettent de restaurer les taux de profits grâce à la possibilité de réduire les coûts de production. Les coûts de production vont se réduire grâce à une spécialisation dans les échanges qui reposent sur le principe des avantages comparatifs qui constituent un prolongement de la notion d’avantages absolus de Smith. Un pays a intérêt à spécialiser dans la production du bien pour lequel il dispose d’un avantage absolu ou pour lequel il est le moins désavantagé. Le libre échange a alors des vertus importantes en permettant l’augmentation de la richesse mondiale produite, en améliorant le bien être des populations et en réduisant les sources de conflits entre les nations.

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Comment expliquer les avantages comparatifs ?

Cette théorie stipule que, dans un contexte de libre-échange, si un pays se spécialise dans la production pour laquelle sa productivité est la plus forte (ou la moins faible) par comparaison avec ses partenaires, il accroît sa richesse nationale. On dit que pour cette production, il détient un "avantage comparatif".

Comment les avantages comparatifs expliquent la spécialisation internationale ?

Selon la théorie des avantages comparatifs, la spécialisation des pays en économie ouverte repose sur les coûts relatifs en travail et apporte un gain à tous les partenaires. Ceci peut être montré dans un modèle à deux biens et reste vrai si l'on considère un nombre quelconque de biens.

Quels sont les trois fondements des avantages comparatifs ?

Le modèle HOS cherche à comprendre l'origine des avantages comparatifs mis en avant par Ricardo. Selon ces trois auteurs, les avantages comparatifs de chaque pays tiennent dans leurs différences de dotations en facteurs de production, c'est- à-dire le travail et le capital.

Comment Ricardo explique le commerce international ?

Le modèle de Ricardo a deux conclusions fondamentales : les pays sont toujours gagnants à l'échange qui permet de produire de manière plus efficace et, en situation d'échange, les pays vont se spécialiser dans la production du bien où ils possèdent un avantage comparatif.