Quel rôle les institutions Jouent

Face à la puissance grandissante des marchés, les institutions internationales sont les acteurs désignés pour tenter de réguler l'économie. Mais leur efficacité, souvent mise en doute, dépend étroitement des intérêts des nations riches, Etats-Unis en tête.

L’économie mondiale a changé. L’abaissement des frontières naturelles, grâce aux progrès des technologies de communication, et des frontières réglementaires avec la libéralisation des échanges commerciaux et financiers donne l’impression que les marchés ont acquis une forte puissance, allant jusqu’à remettre en cause, voire à s’opposer, à la souveraineté des Etats. Face à cette emprise, les institutions multilatérales semblent des acteurs tout indiqués pour tenter d’influencer, voire de réguler, l’économie internationale. Pourtant leur rôle dépend du contexte international tel qu’il est perçu et façonné par les principaux pays, les Etats-Unis en tête.

Organiser la stabilité

L’entre-deux-guerres avait été marqué par la montée des tensions et la crise de l’économie internationale : dévaluations compétitives et montée du protectionnisme au Nord, crise du financement privé du développement au Sud. Aussi, Europe et Etats-Unis s’accordent-ils, au sortir de la guerre, pour confier aux institutions internationales nouvellement créées la mission de fournir un cadre économique stable. L’objectif : faciliter la reconstruction des pays touchés par le conflit mondial et assurer la participation du plus grand nombre de pays à un système de règles partagé par tous. Le Fonds monétaire international (FMI), créé en 1944 à Bretton Woods aux Etats-Unis, devient le garant du système de change.

Zoom Une régulation réussie : le ratio Cooke

Le ratio Cooke est un ratio prudentiel qui oblige les banques internationales à détenir un certain montant de capital pour couvrir leurs risques.

Suite au déclenchement de la crise de la dette, la banque centrale américaine a voulu imposer un ratio de ce type aux banques américaines. Impossible, ont-elles répondu : si on nous oblige à supporter un coût élevé de couverture des risques, nous perdrons en compétitivité si nos concurrentes étrangères n’ont pas la même obligation. La solution s’impose alors d’elle- même aux autorités américaines : une législation de ce type doit être internationale. La banque centrale américaine convaint donc les autorités britanniques puis japonaises d’accepter la même règle et met finalement les autres pays devant le fait accompli.

Les Etats-Unis disposent de la capacité d’initiative d’un processus de régulation mondiale, fruit d’une double négociation entre des acteurs privés domestiques (les banques dans ce cas) et leur autorité politique, ainsi qu’entre les différentes autorités politiques. Le contrôle du principe régulateur ainsi mis en place au niveau international reste alors dans les mains des différentes autorités nationales.

La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird), future Banque mondiale, créée également en 1944, est chargée d’aider les pays européens. Elle évolue vite, cependant, vers l’aide aux pays en développement. Car c’est à l’Organisation européenne de coopération économique (OECE), créée en 1948, ancêtre de l’OCDE, que revient la tâche d’organiser la distribution de l’aide américaine dispensée dans le cadre du Plan Marshall. Dans un contexte de guerre froide, les Etats-Unis souhaitent à la fois renforcer leurs alliés européens et éviter que les pays du Sud ne tombent du mauvais côté. Les accords du Gatt assureront progressivement un forum de négociations avec le Japon et les pays européens qui reprennent progressivement leur place dans l’économie mondiale. La Cnuced, créee en 1964, et le PNUD, en 1967, permettent l’expression des revendications du Sud.

Le blues des années 70

Les années 70 apparaissent, a posteriori, comme une période difficile pour les institutions économiques internationales. Le système monétaire international a montré une certaine fragilité dès le début des années 60. Il explose en 1971 avec le retour aux changes flottants. C’est la fin du système Bretton Woods. La mission confiée au FMI aura donc été de courte durée et assez peu efficace. De son côté, la Banque mondiale constate que les pays asiatiques, qui commencent à émerger, n’ont pas eu besoin de son aide et que les grandes banques internationales l’ont supplantée dans le financement du développement. Le Gatt est devenu un lieu d’échange de concessions entre adversaires commerciaux. Les institutions du Sud, quant à elles, restent marginales et servent essentiellement de tribune aux pays en développement pour exprimer leurs revendications.

La libéralisation monétaire et la montée de la finance internationale liée au recyclage des pétrodollars voient le retour sur le devant de la scène de la Banque des règlements internationaux (BRI), créée en 1930 pour gérer les réparations allemandes après la Première Guerre mondiale.

Au cours des années 80 et 90, le système économique international subit des transformations touchant tous les grands pays, nécessitant une gestion collective des enjeux. Au début des années 80, la crise de la dette est perçue, au Nord, comme un élément de fragilisation du système bancaire international et l’occasion d’inciter les pays en développement à s’ouvrir aux règles d’un libéralisme dominant. Le FMI et la Banque mondiale sont alors chargés d’organiser la stabilisation et l’ouverture économique des pays du Sud grâce à l’ajustement structurel. Celui-ci trouve un second souffle dans l’organisation de la transition économique vers le libéralisme des pays de l’Est de l’Europe, qui est l’occasion de créer une nouvelle institution, la Berd.

D’où un nouveau rôle pour les institutions économiques internationales : assurer la viabilité d’un capitalisme international qui se libéralise et accroît les interdépendances. La BRI voit ainsi croître son rôle face aux risques liés à la libéralisation financière. L’OCDE est amenée à organiser des négociations pour réglementer les flux d’investissements directs à l’étranger. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est créée pour assurer la pérennité de flux commerciaux a priori libéralisés, mais qui réclament un lieu d’arbitrage.

"Les organisations internationales permettent de créer un embryon de régulation"

Une capacité d’intervention limitée

Mais ces institutions restent limitées dans leur capacité d’intervention et dépendent beaucoup du bon vouloir de leurs membres les plus puissants. La BRI ne va pas jusqu’à proposer une régulation globale des activités financières (voir p. 55). La crédibilité de l’OMC reste fragile du fait de la poursuite des actions bilatérales des Etats-Unis qui semblent se servir de l’institution comme d’un moyen parmi d’autres pour ouvrir les marchés de leurs concurrents.

Ainsi, les institutions économiques internationales voient-elles leur rôle et leur influence fluctuer en fonction des objectifs et des marges d’action que veulent bien leur laisser les pays les plus riches, les Etats-Unis notamment. Le G7, club des sept pays les plus riches, en fournit un bon exemple. Ce qui devait être un lieu de coordination des politiques économiques entre grands pays n’est plus qu’une cérémonie médiatique, sans résultats probants. Pourtant, le G7, avec les accords du Plaza en 1985, puis du Louvre en 1987, avait montré la possibilité d’une gestion coopérative des taux de change et des politiques monétaires. Mais cela a duré tant que le gouvernement des Etats-Unis y a vu son intérêt.

Quel rôle les institutions Doivent

Le rôle des institutions dans la croissance économique. Les institutions définissent les règles du jeu économique. Elles ont un rôle en matière d'incitation des actions des agents économiques et permettent également d'organiser l'utilisation des ressources.

Quel est l'objectif d'une institution ?

Toutes ces organisations ont pour objectif, entre autres, l'organisation des peuples en niveaux, strates ou classes. Les organisations sociales contribuent de façon importante à donner ordre et orientation à une société.

Quel est le rôle des institutions et politiques dans le développement économique ?

Ces institutions permettent de contenir la montée des coûts de transaction, d'accroître la productivité de telle façon que la tendance aux rendements décroissants dans l'agriculture soit contrée, de récompenser les innovateurs, bref de rassembler finalement les conditions favorables à la révolution industrielle.

Quelles sont les différentes types d'institutions ?

Les institutions peuvent être classées par affiliation et par fonction, par origine (créées à l'échelon de la collectivité ou de l'État), par type d'organisation (formelle/informelle), et par le degré d'importance pour le ménage.