On ne badine pas avec l'amour analyse

    I- Le titre

    Le titre prend ici la forme d'un proverbe: le pronom indéfini "on" a ici une valeur universelle, et le présent de l'indicatif relève de la vérité générale. La négation suggère une mise en garde: il ne faut pas badiner avec l'amour. Ainsi, le titre annonce déjà le danger: tout badinage risque d'être puni. D'emblée, Musset annonce que la pièce finira mal; de façon programmatique, on peut dire que le titre condamne l'attitude de Perdican et de Camille qui ont joué avec les sentiments de Rosette, et ont ainsi causé sa mort.

    II- Les précepteurs et leurs rôles

    Maître Blazius et Dame Pluche sont les précepteurs respectifs de Perdican et Camille. Le premier a participé à l'acquisition de connaissances du jeune homme, la seconde a développe la dévotion de la jeune fille. Les personnages sont assimilés à travers le registre comique aux valets de comédie, les personnages principaux sont leur double amélioré. Comme dans la comédie, la gouvernante a un rôle de confidente et d'entremetteuse: Camille confie à Dame Pluche le billet adressé à Perdican.

    III- Rosette

    Rosette est une jeune paysanne mais aussi la sœur de lait de Camille. Elle sera la victime du badinage amoureux du couple Camille et Perdican.

    IV- Le décor

    Les scènes se succèdent soit dans les lieux intérieurs comme le salon du château, une salle, la chambre de Camille, l'oratoire, soit dans des lieux extérieurs comme une place devant le château, un champs devant une petite maison, une fontaine dans un bois, un chemin. Une telle multiplicité est évidemment problématique dans la cadre d'une représentation: le changement de décor à chaque scène est probablement irréalisable, tant les détails nécessaires lasseraient le spectateur. Cela rappelle que la pièce de Musset était destinée à être lue et non jouée. Le fait qu'il n'y ait pas d'unité de lieu dans la pièce l'associe au drame romantique.

    V- Les différents billets

    Plusieurs lettres sont échangées qu'il s'agisse du billet que Camille envoie d'abord à Perdican pour parler avec lui (acte II, scène 2), de la lettre que le jeune homme lit à l'insu de Camille (acte III, scène 2), et que celle-ci adressait à son amie Louise, enfin du billet qu'il envoie à sa cousine pour lui demander de venir à la fontaine (acte III, scène 3). Ces billets ont une fonction dramatique puisqu'ils font progresser l'action en provoquant une rencontre, en piquant la susceptibilité de Perdican ou la jalousie de Camille. Ils représentent des péripéties qui entraînent des rebondissements dans la pièce.

    VI- Les bijoux

    Deux bijoux témoignent aussi des échanges entre les personnages. Perdican jette dans la fontaine une bague qui lui avait donnée Camille. La jeune fille la récupère ensuite. La valeur symbolique de la bague est évidemment importante: gage d'amitié, d'un lien fort destiné à perdurer, gage d'amour possible. Si Perdican jette cette bague sous les yeux de Camille, afin de susciter la jalousie, il n'hésite pas à offrir une chaîne en or à Rosette, chaîne qui là encore se révèle symbolique de la promesse de mariage qu'il lui fait. Ces bijoux sont des accessoires symboliques au théâtre, ils servent la manipulation de Perdican.

    VII- L'expression des sentiments

    Les deux gens éprouvent des difficultés à exprimer leurs sentiments. Dans la scène qui l'oppose à Perdican(acte II, scène 5), Camille pose la question de la fidélité et de la durée de l'amour mais n'obtient pas de réponse réconfortante de la part du jeune homme. Ainsi, décidée à ne pas souffrir, craignant qu'un jour Perdican ne l'aime plus, la jeune fille veut renoncer avant même de s'engager. Elle s'enorgueillit malgré tout d'avoir désespéré le jeune homme, qui décide de lui montrer que non. La peur et l'orgueil gouvernent les comportements des jeunes gens qui refusent d'admettre leurs sentiments. Avouer son amour est ainsi perçu comme une faiblesse, d'autant que la crainte de voir cet amour se détruire avec le temps ajoute au refus de cet aveu.

    VIII- Le principe du témoin caché

    Trois scènes importante sont fondés sur le principe de deux personnages parlant et un troisième écoutant: elles mettent en jeu le trio Camille, Perdican et Rosette. A l'acte III scène 2, Perdican déclare son amour à Rosette, Camille cachée écoute. Lors de la scène 6, dans la chambre de Camille, Perdican avoue son amour pour elle, Rosette se trouvant elle-même cachée derrière une tapisserie. Enfin, à la dernière scène, Camille et Perdican avouent leurs sentiments, Rosette les écoutant, là encore cachée. Les deux premières scènes révèlent d'un stratagème, Camille et Perdican utilisent Rosette chacun à leur tour pour piéger l'autre. Il s'agit là du "badinage" dont les conséquences peuvent être graves: lors de la dernière scène, ils ignorent que Rosette est là et qu'ils sont en train de précipiter sa mort. Leur ruse se retourne contre eux.

    IX- Le comique ou le tragique

    La pièce développe les registre comique et tragique. La pièce donne aux personnages adultes le fonction comique de la pièce. Le comique de caractère transparaît avec  deux précepteurs de Camille et Perdican: Maître Blazius, aimant manger et boire, bon vivant et Dame Pluche, grande, maigre, sèche et austère. Le comique de situation se révèle lorsque Maître Blazius et maître Bridaine viennent successivement accuser leur rival d'être un ivrogne (scène 2 et 5 de l'acte I). Le comique de mots est illustré par Maître Blazius qui, voulant confondre son ennemis, confesse involontairement son ivrognerie à travers un lapsus où la carafe d'eau devient une bouteille de vin. Le baron est aussi un personnage comique, car il ne comprend jamais ce qui se passe et se met en colère, sans avoir aucune autorité ni sur Camille, ni sur Perdican.

    Le badinage de Camille et Perdican peut au départ apparaître comme un moteur comique, qui rappellerait par exemple les comédies de Marivaux, au cours desquelles les personnages hésitent à déclarer leur sentiments, mais finissent par le faire, la comédie s'achevant par un mariage. Cependant ici, le badinage se termine très mal, la cruauté envers Rosette est manifeste dès le départ, elle n'est qu'un pion et Camille ne la traite pas mieux que Perdican en la considérant comme "une fille de rien". La différence sociale est très forte et la jeune fille n'a que le droit de se soumettre à la volonté des "maîtres". Sa mort lors du dénouement fait basculer la pièce dans la tragédie, et condamne les deux jeunes gens à la culpabilité et à la souffrance. Le mélange des registre dans une pièce du XIXe siècle en fait un drame romantique.

Pourquoi on ne badine pas avec Lamour est un drame romantique ?

Musset s'inscrit donc presque en rupture avec le romantisme lui-même. Sa rupture est directement liée aux personnages présentés (voir infra). Si la mort de Rosette n'intervient pas de façon visible sur la scène, en revanche, le texte peut paraître choquant pour les convictions morales de l'époque.

Comment expliquer le titre on ne badine pas avec l'amour ?

Par son titre, On ne badine pas avec l'amour, la pièce de Musset pourrait faire croire à une distraction aimable, un badinage ; mais ce proverbe est chargé de menace. Comme on ne badine pas avec l'amour, quelle est la sanction pour ceux qui se risquent à badiner ?

Pourquoi rosette meurt dans On ne badine pas avec l'amour ?

Par vengeance, elle affirme à Rosette que Perdican se moque d'elle. Rosette s'aperçoit de la méprise et perd connaissance. Camille et Perdican s'avouent finalement leur amour dans la dernière scène, mais Rosette, qui les observait en cachette, ne supporte pas cette désillusion et meurt d'émotion : « Elle est morte.

Qu'est

Ce proverbe, d'Alfred de Musset, signifie qu'en amour il ne faut pas jouer avec les sentiments.

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