Quelle est la part d'Internet dans la production de gaz à effet de serre ?

Quelle est la part dInternet dans la production de gaz à effet de serre ?
VINCENT ISORE / IP3 PRESS / MAXPPP

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Publié le 09 janvier 2022 à 17h30 Mis à jour le 12 janvier 2022 à 18h32

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DécryptagesLa France s’attaque à l’empreinte carbone du numérique et enjoint aux acteurs et utilisateurs de devenir plus vertueux car l’écosystème mondial lié à Internet, énergivore, contribue de manière de plus en plus importante au réchauffement de la planète.

Vous aviez honte de prendre l’avion ? Bientôt vous vous sentirez peut-être coupable d’utiliser Internet. L’écosystème numérique mondial est à l’origine de 2 % à 4 % – selon les études – des émissions de gaz à effet de serre sur la planète, soit jusqu’à deux fois plus que le transport aérien. Rien qu’en France, un rapport du Sénat donne 15 millions de tonnes équivalent dioxyde de carbone (CO2) par an, soit 2% du total des émissions dans l’Hexagone en 2019. Après le sentiment d’« avihonte » d’origine suédoise, le scrupule à « liker » naîtra-t-il en France, où pas moins de trois lois « anticarbone » ciblant le numérique sont entrées en vigueur le 1er janvier 2022 ?

Ce nouvel arsenal réglementaire permet de demander des comptes aux entreprises du numérique sur leur empreinte carbone. « Pour un courriel lesté d’une pièce jointe lourde, ce sont 20 grammes de CO2 qui sont émis, soit autant que 150 mètres parcourus en voiture », indique Guillaume Pitron, auteur de L’Enfer numérique. Voyage au bout d’un like (Les liens qui libèrent, 2021). Avec 10 milliards de messages électroniques envoyés par heure dans le monde, cela équivaut à 50 gigawatts, soit la production électrique horaire de quinze centrales nucléaires !

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La pollution numérique provient actuellement pour les trois quarts de la fabrication de terminaux tels que – dans l’ordre de leur empreinte carbone – les téléviseurs, les ordinateurs portables, les smartphones, les box Internet, les écrans et les consoles de jeux. Contenant une cinquantaine de métaux, un smartphone ne pèse pas 150 grammes, mais 150 kilos – ce que M. Pitron appelle « le sac à dos écologique ». Les premiers à être montrés du doigt sont les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), mais les centaines de milliers d’entreprises de services du numérique qui existent dans le monde – dont 28 000 recensées en France – sont également ciblées par ces lois, ainsi qu’un millier d’opérateurs télécoms. La pression écolo-réglementaire est désormais enclenchée.

Depuis le 1er janvier, le régulateur français des télécoms est ainsi également chargé de la régulation environnementale du numérique. La loi promulguée le 23 décembre 2021 octroie à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) un nouveau pouvoir sur tous les acteurs de l’écosystème numérique en France. L’autorité doit collecter auprès d’eux leur empreinte environnementale. Sont visés les opérateurs télécoms, dont le recueil des données a commencé dès 2020, mais aussi les services en ligne, les hébergeurs, les data centers, les prestataires de cloud, les fabricants de terminaux (smartphones en tête) et les éditeurs de systèmes d’exploitation. « Nous devons être capables d’aller chercher les données environnementales auprès d’Amazon Web Services, de Google, d’Apple ou de Microsoft, qui ont des activités numériques et de cloud en France », prévient Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep.

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Quel est la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre ?

Selon les sources [1 et 2], le numérique représente aujourd'hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 2,5 % de l'empreinte carbone nationale [4].

Quelle est la part des gaz à effet de serre GES émis par le numérique par an et par Français ?

Quel est l'ampleur de l'impact du numérique ? Aujourd'hui, il représente environ 10% de la consommation électrique dans le monde. Sur la question des gaz à effet de serre, on est proche de 3% des émissions, ce qui équivaut à peu près au secteur aérien.

Quelle est la part du numérique dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre 1% 4% 10% ?

Dans une étude réalisée par le cabinet GreenIT, la consommation de ressources liée au numérique est pointée du doigt. Les émissions de gaz à effets de serre risquent quant à elles de doubler d'ici à 2025.

Quelle est l'empreinte carbone d'Internet ?

La consommation mondiale de streaming vidéo émet 300 millions de tonnes de CO₂ dans le monde chaque année [16]. Cela correspond à la pollution numérique d'un pays comme l'Espagne ! Regarder une heure de vidéo consomme autant d'électricité qu'un réfrigérateur pendant une année [17].