Comment la croissance économique favorise le développement durable ?

Comment la croissance économique favorise le développement durable ?

Le principe du développement durable repose sur trois éléments fondamentaux : la croissance économique, la gestion de l’environnement et le développement social, soit autrement dit : la prospérité, la planète et les gens. Si nous en négligeons un, nous nous interdisons de créer un monde durable.

Depuis l’apparition de l’expression « développement durable » voici 25 ans, nous avons certes progressé mais le chemin passe désormais par une croissance verte plus inclusive.

Les progrès économiques ont souvent été obtenus aux dépens de notre patrimoine naturel. Nous avons détruit et pillé nos ressources naturelles au point de compromettre nos précieux acquis.

Dans le même temps, si les inégalités ont régressé et l’équité a progressé à l’échelle mondiale, au sein même des pays, le fossé entre riches et pauvres s’est considérablement creusé.

Voici des chiffres éloquents : 1,3 milliard d’êtres humains sont toujours privés d’électricité, un milliard souffrent de la faim quotidiennement, pratiquement 900 millions ne peuvent toujours pas consommer une eau potable sûre et propre et plus de 2,5 milliards n’ont pas accès à un système d’assainissement. La satisfaction de ces besoins —alors que l’urbanisation progresse à un rythme sans précédent et que le changement climatique rend l’avenir encore plus complexe à appréhender — exige un mode de croissance qui protège les ressources naturelles dont les pauvres, en particulier, dépendent. Le point d’équilibre de notre développement ou la santé de notre planète ne peut être obtenu au détriment des pauvres.

La solution passe par une croissance qui exploite les ressources de manière raisonnée. Loin de nous enfermer dans des dégâts environnementaux irréversibles, elle favorise une action publique garantissant la prise en compte de chacun. Cela ne veut pas dire que l’on renonce à la croissance ni même qu’on la ralentit et encore moins que l’on inverse le processus. C’est juste un moyen de changer progressivement notre mode de gestion économique.

Des pays qui valorisent leur patrimoine naturel et leurs écosystèmes au même titre que leur PIB peuvent ainsi apprécier à sa juste valeur un capital naturel trop longtemps considéré comme acquis. Des décisions d’investissement différentes devront s’appuyer sur des données différentes.

La croissance verte, comme toute bonne politique de croissance, dépend de la juste fixation des prix. Elle s’attaque aux inefficacités des politiques et des marchés, créé des droits de propriété échangeables et supprime les subventions injustifiées. Elle permet de redoubler d’efficience et d’identifier les sources d’inefficacité dans nos modes actuels de croissance. Elle implique de trouver des stratégies originales efficaces pour chaque pays et d’aider les décideurs à répondre à la question du lundi matin : comment modifier mes habitudes ?

Seule une appréhension globale de la croissance peut nous ramener sur la voie du développement durable.

Rachel Kyte
Vice-présidente, responsable du Réseau du développement durable
www.worldbank.org/sustainabledevelopment
Twitter : @rkyte365

1.1.1. Constat : la croissance nuit à l'environnement

La croissance menace notre environnement et tout l'équilibre de nos écosystèmes notamment en épuisant les ressources naturelles et en polluant. La croissance actuelle épuise les ressources non renouvelables en matières premières et en énergie et rejette en quantités grandissantes des déchets, y compris des gaz polluants comme le CO2, qu'on ne sait pas totalement traiter et gérer. Ce ne sont pas seulement les écologistes qui le disent. Pratiquement, tous les experts soulignent les dangers environnementaux que nous fait courir notre modèle de croissance. L'émergence des problèmes environnementaux est la conséquence des effets de l'activité humaine. Pendant des millénaires, le développement des sociétés humaines n'a eu que de faibles effets, souvent localisés, sur la nature. Depuis la révolution industrielle, les activités humaines énergivores ont enclenché un processus de transformation de la nature dont nous allons dresser un panorama. Aujourd'hui, on prend conscience que la croissance s'accompagnent d'une dégradation des ressources naturelles et même d'un épuisement de certaines d'entre elles. La croissance nécessite l'utilisation de plus en plus importantes de ressources naturelles épuisables pour répondre aux besoins des consommateurs et des producteurs. En effet, plus les entreprises produisent, plus les ménages se déplacent, se chauffent, s’éclairent, plus les besoins en énergie sont importants. Or, ces ressources énergétiques sont disponibles en quantité finie, limitée. On estime qu’au rythme de consommation actuelle, compte-tenu des connaissances sur l’état des stocks, l'exploitation à l'échelle industrielle de certaines ressources énergétiques ne sera bientôt plus possible. Ainsi la fin de l'uranium est prévue pour 2040, le pétrole pour 2050, le gaz pour 2072, les métaux rares et même non précieux tel que le fer pour 2087.

En plus des ressources énergétiques, nous surexploitons aussi les ressources halieutiques. Récemment l'Organisation des Nations-Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO) a estimé que  la part de stocks de poissons de mer sous-exploités ou exploités modérément est passée de 40 % au milieu des années 1970 à 15 % en 2008. Celle de stocks surexploités, épuisés ou en phase de reconstitution a augmenté passant de 10 % en 1974 à 32 % en 2008 montrant que ces stocks de poissons ne peuvent se renouveler du fait de leur exploitation par l'homme . On peut dés lors en conclure que renouvellement de certaines espèces marines est menacé par la surexploitation des ressources halieutiques.

La croissance est responsable de l’érosion de la biodiversité. De nombreuses espèces animales et végétales sont en voie de disparition. La situation est si préoccupante qu'elle a conduit certains experts à parler d'une sixième crise d'extinction. Mais contrairement aux précédentes, celle-ci est imputable directement ou indirectement à l'homme. Cet appauvrissement de la biodiversité est dû au fait que, pour faire face aux besoins de plus en plus importants de la population, les surfaces cultivées pour l'agriculture augmentent, grignotant peu à peu les zones de forêts qui abritent de nombreuses variétés d'espèces végétales et animales et qui sont très utiles pour réduire certaines pollutions.

Afin de mettre en culture de nouvelles terres, de récolter du bois de chauffage par exemple pour augmenter les sources d’énergie et produire plus, La déforestation, gagne du terrain.

Un exemple nous permet d'éclairer la situation. L’huile de palme est un composant bon marché très utilisé par les industries alimentaires et cosmétiques mais aussi pour les agrocarburants. En quelques années, elle est devenue l’huile végétale la plus consommée au monde. Une grande partie de la culture d’huile de palme est concentrée dans les forêts indonésiennes. Cette activité permet à l'archipel indonésien d’accroître son PIB mais elle entraîne une destruction des forêts naturelles tropicales, remplacées par la plantation de palmiers.

Selon les conclusions du quatrième rapport du Groupement intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), le réchauffement climatique est en grande partie liée aux activités humaines non seulement de production mais aussi de commercialisation (transport notamment) et de consommation. En effet, ce réchauffement climatique provient notamment de la pollution de l’air due à ces activités économiques. Les experts du GIEC ont publié fin septembre 2013 le premier volet de leur 5ème rapport. Selon eux, le réchauffement du système climatique est sans équivoque, et depuis les années 1950, beaucoup des changements observés sont sans précédent. L’atmosphère et l’océan se sont réchauffés, la quantité des neiges et glaces a diminué, le niveau des mers s’est élevé, et les concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté. Depuis les années 1970, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont été multipliées par 2 sous l'effet de la croissance économique et de la forte augmentation de la demande d'énergie fossile provenant des pays émergents. Si aucune mesure n'est prise, ces émissions devraient à nouveau doubler d'ici 2050.

On peut noter que les émissions diffèrent dans l'espace selon le niveau des richesses. Si globalement ce sont les pays ayant les niveaux de vie les plus élevés qui émettent les plus de CO2 notamment les États-Unis et l'Europe mais aussi le Japon et le Canada la progression est très forte dans les pays émergents comme le Brésil, l'Inde et bien sûr la Chine dont la progression entre 1990 et 2010 a été de 219,4 alors que dans le même la progression aux États-Unis n'était de 10,3 % pour une baisse de 9,6 % dans l'Union Européenne à 27.

Comment la croissance économique Favorise

La croissance économique permet le développement dans la mesure où elle améliore le niveau de vie des individus qui peuvent mieux satisfaire leurs besoins et connaître une vie plus longue en meilleure santé ce qui leur permet de construire des projets.

Quels sont les effets de la croissance économique sur le développement durable ?

La croissance économique conduit à l'épuisement progressif de certaines ressources naturelles non renouvelables. Si le processus se poursuit, il faudra trouver de nouvelles sources d'énergie et de nouveaux modes de consommation et de production pour assurer leur développement.

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La croissance économique, c'est à dire l'augmentation de la production de richesses, permet le développement d'un pays. Une forte croissance économique constitue un moyen incontournable pour augmenter le niveau de vie, ainsi que pour la protection sociale ; et agit donc sur le développement sur l'aspect qualitatif.

Comment la croissance économique contribue au développement ?

La croissance modifie partiellement des conditions de vie en modifiant l'environnement économique. D'une part, les gains de productivité permettent, sur une longue période, de réduire la durée du travail. D'autre part, l'augmentation du revenu réel des parents permet l'augmentation de la durée des études des enfants.

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